Chaque année, la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse est célébrée dans le monde entier le 3 mai. Le Mali, à l’instar de la Communauté Internationale n’est pas resté en marge de cet évènement, qui a été placé sous le thème : « Façonner un avenir de Droit : la Liberté d’expression comme Moteur de tous les autres Droits de l’Homme » à la Maison de la Presse. A cet effet, la cérémonie d’ouverture des travaux de cette journée était placée sous l’égide du Secrétaire Général du Ministère de la Communication, de l’Economie Numérique et de la modernisation de l’Administration, Alkeidy Amar Touré, avec à ses côtés le Président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté et d’autres invités.
Outre le Segal Touré et le Président de la MP, ont pris part à cette cérémonie solennelle, Béchir Diop, membre de la HAC, Edmond Moukala, Chef du Bureau et Représentant de l’Unesco au Mali, Martin Faye, représentant Pays de la Fondation Hirondelle ainsi que de nombreux acteurs du monde des médias.
En effet, c’est l’intervention du Président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté qui a campé le décor de l’évènement. En parlant du thème de cette édition, il a souligné qu’il est d’une importance capitale résumant le rôle fondamental des médias dans un monde en reconstruction, un monde qui cherche ses repères, un monde de tous les possibles, un monde d’incertitude mais un monde d’espoir. Aussi que cette journée est l’occasion de rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leurs engagements en faveur de la liberté de la Presse. Elle constitue également, dit-il, une journée de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle.
« L’année qui s’est écoulée a été une année particulièrement difficile pour la Presse malienne. Aux conséquences catastrophiques de la maladie à Coronavirus, aux chantages, menaces, injures et intimidations se sont ajoutées des interpellations sinon des enlèvements extrajudiciaires » a regretté le Président Danté avant de solliciter l’Etat à tout mettre en œuvre pour retrouver les journalistes enlevés.
Les nouveaux projets de lois et de décrets des médias qui trainent dans les tiroirs
Concernant les nouveaux projets de lois et décrets des médias sur la table du Gouvernement, M. Danté dira que les autorités nationales sont fortement interpellées à assainir l’environnement des médias dans la mesure où l’on constate avec amertume, leur immobilisme et l’espoir de refondation suscitée par de durs et couteux labeurs d’élaboration des projets de lois et des projets de décrets menacé. « Un désordre encouragé et entretenu fait planer le risque d’une implosion inéluctable. Il s’agit d’un nombre indéterminé de médias sur les réseaux sociaux dont certains acteurs se font appelés ‘’journalistes’’ qui touchent à tout en violation des règles d’éthique et de déontologie. Ces ‘’forces nouvelles’’ pour rappeler le doyen de la profession, sont aussi les auteurs d’une concurrence déloyale si bien que les journaux se meurent, les radios et les télévisons agonisent » a-t-il déploré. Sans manquer d’affirmer qu’il est temps que nous sortions de cette situation de crispation par l’expression d’une volonté politique claire et appropriée.
Toujours dans son intervention le Président de la MP a indiqué que cette journée constitue également celle de réflexion pour les professionnels des médias sur les questions relatives à la liberté de la Presse et à l’éthique professionnelle. Sur ce point, il a soutenu que nous avons également assisté à des manquements graves, des violations flagrantes de confraternité, des appels à la haine et à la violence. Chose que la MP se démarque et condamne vigoureusement.
Au-delà de la journée mondiale de la Liberté de la Presse, la MP a respecté la tradition en organisant la Semaine Nationale de la Liberté de Presse. Qui se poursuivra jusqu’au 10 mai 2023. L’objectif recherché est qu’au sortir de cette semaine, des recommandations et des stratégies pour un plaidoyer- lobbying pour l’adoption des textes par les pouvoirs publics soit mis en œuvre afin de jeter les bases d’une véritable instance d’autorégulation en vue d’une Co régulation efficace et efficiente.
La présence traditionnelle de l’UNESCO !
L’Unesco étant l’un des acteurs de la proclamation de cette JMLP, son Chef du Bureau et Représentant au Mali, Edmond Moukala à l’entame de son propos, a fait part de ce message de Mme Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’Unesco : « La liberté de la presse est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. Sans débat d’idées, sans faits vérifiés, sans diversité de perspectives, la démocratie n’est que l’ombre d’elle-même » Selon lui, pour la communauté internationale, il s’agit d’abord de lutter contre l’impunité qui entoure encore les crimes dont les journalistes sont victimes, avec près de 9 assassinats de journalistes sur 10 qui demeurent impunis. D’où la nécessité de promouvoir la sécurité des journalistes et combattre l’impunité des auteurs d’attaques. Des actions centrales au cœur des préoccupations de l’UNESCO pour la presse.
Avant de donner le ton d’ouverture des activités de la Semaine Nationale de la Liberté de la Presse (SENLIP 2023), le Segal du Ministère chargé de la Communication, de l’Economie Numérique et de la modernisation de l’Administration, Alkeidy Amar Touré a déclaré que son Département jouera toute sa partition pour garantir et protéger la liberté de la Presse et la liberté d’expression. Cependant, il lança un appel à la Presse Nationale à plus de cohésion, à la solidarité et à la prudence, avant de rassurer au nom des plus Hautes Autorités que tout sera mis en œuvre pour protéger les hommes et les femmes de média dans l’exercice de leur fonction. Aussi, que le Gouvernement travaille pour que les nouveaux projets de textes soient adoptés.
Par Mariam Sissoko