La Commission consultative du secret de la défense nationale a émis un avis favorable à la déclassification de documents demandés par la justice française dans l’enquête sur l’assassinat de deux journalistes de RFI au Mali, selon un avis paru jeudi au Journal officiel.
En France, le secret de la Défense nationale permet de restreindre l’accès à certaines informations. Les documents concernant l’assassinat de ces deux journalistes de RFI sont classés “secret-défense”. Sans autorisation préalable de l’autorité émettrice, la reproduction totale d’informations ou de supports protégés n’est possible qu’en cas d’urgence exceptionnelle.
Les proches de Ghislaine Dupont et Claude Verlon réclament depuis des mois la levée du secret défense pour faire toute la lumière sur le drame.
Devant leur impatience, le ministère de la Défense avait expliqué en novembre que la collecte des éléments d’information prenait du temps, en raison des différents sources et services concernés, mais que tout serait fait pour qu’ils soient déclassifiés d’ici la fin 2015.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit encore approuver définitivement cette déclassification. Il avait toutefois déclaré, dès le 21 janvier, qu’il suivrait l’avis de la commission.
Les documents concernés relèvent de la Direction du renseignement militaire (DRM), de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), trois services sous la tutelle de M. Le Drian.
Pour un certain nombre de documents, la commission consultative liste les extraits (tirets, alinéas, lignes…) qu’elle ne souhaite pas voir communiqués à la justice, en raison du côté sensible des informations. Le ministre de la Défense peut ajouter d’autres restrictions similaires.
La commission a par ailleurs émis un avis défavorable à la déclassification de certains documents communiqués par le ministère de la Défense, sans en préciser la nature.
Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, ont été enlevés à Kidal (nord du Mali) par des hommes armés le 2 novembre 2013 lors d’un reportage. Les deux corps ont été retrouvés deux heures après le rapt à 12 km de Kidal par des militaires français qui avaient été alertés de l’enlèvement. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué leur assassinat.
Avec AFP
Source: voaafrique