Les dernières gesticulations médiatiques d’Ansar Dine sont consternantes. Sentiment d’improvisation et de cafouillage, incapacité à se renouveler : voilà l’image brouillonne et de déclin qu’Iyad ag Ghaly renvoie désormais. Dans le nord du Mali, plus personne ne croit encore à la force d’attraction de cet odieux personnage. Iyad ag Ghaly et le djihadisme ont fait leur temps. L’avenir est au dialogue et à la réconciliation.
On se souvient qu’à quelques jours de la signature de l’Entente, Iyad ag Ghaly refaisait surface une énième fois. Quelle piteuse image a-t-il laissée dans ce message vidéo, très probablement le dernier ! Sa voix et son physique y trahissent la déroute de son projet djihadiste, sponsorisé par Aqmi !
Mais voici que ressortent dans les journaux des biographies réchauffées du terroriste sanguinaire. Elles tiennent cependant plus d’une naïve apologie que de l’article documenté. Le contraste est saisissant : notre prétendu chef de rébellion y est dépeint sous les traits d’un noble combattant, stratège, maitrisant l’art de la guerre. Son parcours digne d’une odyssée mériterait d’être admiré. A en croire certains, ce fou sanguinaire aurait sa place dans le jeu politique malien. On croit rêver !
S’il n’était question du pire ennemi des Maliens et des Touaregs, la farce nous ferait rire ! Mais c’est bien d’un homme sous mandat d’arrêt international dont il s’agit. Un homme que la Cour Pénale Internationale jugera, en personne ou à travers ses bras-droits s’ils lui survivent. Les faits d’armes que cette propagande lui attribue portent des noms : exécutions sommaires, recrutement d’enfants soldats, crimes sexuels, atteintes aux lieux de culte et aux biens culturels protégés. Mais aussi prise d’otages, détentions arbitraires, pillages …
Iyad ag Ghaly est tout sauf un noble combattant. Tout sauf un stratège. Tout sauf l’homme providentiel. Iyad ag Ghaly est un criminel de guerre. C’est un manipulateur opportuniste et lunatique. C’est un paria. Tout le monde le sait ; aussi bien à Aguelhok qu’à Kidal, Tombouctou ou Konna.
Iyad ag Ghaly est un obstacle à l’avenir du pays. Il y a un an il essayait par la violence et les menaces de barrer la route aux Accords d’Alger. Il empêchait localement la signature des accords d’Anéfis. Le revoici une dernière fois sorti de sa tanière pour montrer son mépris du dialogue national. Un dernier coup pour rien : même ses anciens acolytes commencent à comprendre l’irréversibilité du processus de paix et de réconciliation. Il est temps de partir.
La rédaction