Fière vitrine d’une Côte d’Ivoire redevenue fréquentable en  cinq ans d’une gouvernance conquérante, Grand Bassam a vécu hier son dimanche noir. Comme Paris, Bamako, Ouaga, Tunis et tous ces lieux où les balles funestes de l’extrémisme  vous fauchent sous le parasol d’une plage, au cours d’une partie de billard, à la terrasse d’un café, à la table d’un restaurant, sur la piste d’un dancing.  Les mêmes crépitements que l’on prend d’abord pour un bruit de pétard sur des lieux plus dédiés à la vie qu’à la mort, la même panique, les mêmes râles d’agonie, les mêmes gémissements des blessés, puis les mêmes flaques de sang, les mêmes débris de vitre.  C’est un lieu commun de dire que la Côte d’Ivoire était depuis quelque temps une cible de la nébuleuse Aqmi qui revendiquant en temps réel désormais, a déjà revendiqué le forfait de Bassam. Alors président de la Cedeao, le chef de l’Etat ivoirien a été pratiquement le chef d’orchestre de la riposte internationale pour le Mali dont le territoire avait été quasiment transformé en 2012 en califat. Les islamistes ont la rancune tenace.  D’ailleurs depuis l’été 2015 le Nord de la Côte d’Ivoire  était dans l’œil du cyclone jihadiste qui venait de semer l’effroi dans  la Région de Sikasso au  Sud du Mali. En juin dernier, l’un des influents  religieux ivoiriens, Djiguiba Cissé, disait qu’en plus des réponses militaires et sécuritaires classiques  son pays avait besoin de remparts moraux. Pour rester mobilisés et ne pas céder au découragement et à la peur ? Sans doute. Car c’est là que résiderait la plus grande victoire de l’agresseur devenu aujourd’hui un visage familier en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire heureusement ne sait pas se coucher. Elle nous l’a tant prouvé !

Adam Thiam pour Koulouba.com

Source : Koulouba.com