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Issa Sissouma, Directeur Général de l’Union Technique de la Mutualité Malienne « La solidarité mutualiste fait que ceux qui ne sont pas malades vont aider ceux qui tombent malade à se soigner…. »

Dans une interview qu’il nous a accordée, Issa Sissouma, Directeur Général de l’Union Technique de la Mutualité Malienne nous a présenté sa structure, son mode de fonctionnement, mais aussi, il nous a parlé de l’utilité de la mutualité dans un pays comme le Mali.

Le Tjikan : Qu’est-ce qu’il faut entendre par mutualité ?

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Issa Sissouma : Il faut entre par mutualité, l’ensemble des organisations qui font de la solidarité, leur instrument  pour assurer la protection sociale d’une catégorie de citoyens contre les risques sociaux. Mais, elles sont assimilées beaucoup  plus aux mutuelles qui sont des organisations à but non lucratif et qui fonctionnent essentiellement aux moyens des cotisations de leurs membres. Elles se proposent de mener dans l’intérêt de ceux-ci  et de leurs familles, une action de prévoyance, d’entraide et  de solidarité pour faire face aux risques sociaux.  Il s’agit de tous les évènements qui peuvent toucher la vie d’un individu de sa naissance à son décès.

Parlez-nous  de l’utilité du mécanisme d’Assurance Maladie Volontaire 

Même-ci les mutuelles assurent les risques sociaux, une activité qui reste de plus en plus au cœur de leurs activités  est l’assurance maladie. Qui parle d’association  pose aussi le problème de liberté d’appartenir à cette association. Ces associations développent  souvent des produits et ce sont généralement des produits d’adhésion volontaire. C’est pourquoi, généralement, quand elles développent des mécanismes d’assurance maladie par opposition aux mécanismes d’Assurance Maladie Obligatoire, on parle d’Assurance Maladie Volontaire, car c’est à adhésion libre et volontaire. C’est-à-dire, moyennant le paiement d’une cotisation. Donc, la communauté d’appartenance va faire jouer la solidarité pour aider chaque membre qui va tomber malade à se prendre en charge. La solidarité mutualiste fait que ceux qui ne tomberont pas malade vont aider ceux qui tombent malade à se soigner. Par solidarité, les gens renoncent à leurs ressources qu’ils ont payées comme cotisation au profit du groupe. Ce qui fait que dans une mutuelle qui gère un régime d’Assurance Maladie Volontaire, même-ci vous ne tombez pas malade, vous ne serrez pas remboursé. On vient par solidarité en étant d’accord que même-ci on ne tombe pas malade, ce qu’on a payé comme cotisation soit utilisé  pour quelqu’un qui est dans le besoin et vice-versa.  On aide quelqu’un à se soigner plus que ce qu’il a cotisé, donc on peut contribuer chacun en fonction de notre capacité à cotiser.  Mais, le concours du groupe se manifestera à l’endroit de tout un chacun en fonction de ses besoins de soins.

Où est ce qu’on en est avec la mise en place de  l’Assurance Maladie Universelle ?

Dans l’évolution de l’humanité,  les hommes se sont regroupés chaque fois pour chercher des solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés. Et pour la plupart des cas, les initiatives volontaires précèdent l’engagement public ou l’engagement de l’Etat. Notre pays n’a pas échappé à cette réalité. L’Assurance Maladie Volontaire de la mutualité malienne  a été lancée en 1999 et en 2009, l’Etat a adopté les textes sur l’Assurance Maladie Obligatoire et le Régime d’Assistance Médicale pour que ceux-ci soient opérationnels à partir de 2010. Mais, on s’est  rendu compte que  pour arriver à couvrir toute la population, l’Etat a mis en place un ensemble de  dispositifs  dont la finalité est de couvrir toute la population. Initialement, on avait pensé qu’en développant  les mutuelles, l’Assurance Maladie Obligatoire et en mettant place le Régime d’Assistance Médicale,  ont parviendraient à couvrir toute la population. Mais on s’est rendu compte à l’exercice qu’il serait intéressant d’avoir  une vision unique de l’ensemble de ces mécanismes pour qu’on puisse optimiser leur rendement dans le cadre du financement de la santé. C’est pourquoi, la Couverture Universelle est aujourd’hui à l’agenda des autorités pour que l’ensemble de ces mécanismes convergent vers cela à l’horizon 2018. Actuellement, les travaux sont en cours. L’Etat a mis en place cinq  (5) groupes d’experts qui sont en train déjà de baliser le terrain par rapport à l’avènement de cette Assurance Maladie Universelle. Et  parallèlement, la  société civile autour de la Fédération Nationale des Institutions  de Santé Communautaire (FNASCOM) et d’autres acteurs avec l’appui de certains partenaires, la presse sont  actifs dans ce domaine. C’est un chantier qui est en train d’évoluer. Nous aussi, nous sommes en train d’apporter modestement notre contribution. L’accès à l’éduction et aux soins de santé  sont des droits constitutionnels. Et  je crois que l’instauration d’un régime tel que la Couverture Universelle ne sont que des moyens pour opérationnaliser ce droit constitutionnel qui, pour nous tous, est garanti.

Un message à lancer aux populations ?

Toute réforme du genre aura toujours des difficultés à se mettre en place. Mais, si les gens  se donnent le temps de chercher à comprendre  et à questionner le processus, il y a de forces chances qu’elle s’opère de manière douce dans l’intérêt de nous tous. L’homme de nature a peur de quelque chose qu’il n’a pas compris. Ces réformes sont  majeures dans la vie d’une nation car si on offre demain une couverture maladie à tous les Maliens, tant qu’ils seront sur cette terre, ils bénéficieront de cette couverture. C’est à la fois un processus de longue haleine  qui va demander de la patience, de la compréhension et aussi l’engagement de tout un chacun. Dans aucun pays au monde, ces mécanismes, en les laissant à eux seuls ne se sont pas développés. Donc, il est important que toute la communauté accompagne la reforme, chacun en fonction de ses capacités de sensibilisation, de mobilisation. Aujourd’hui, beaucoup de Maliens ne peuvent pas se soigner parce que chaque fois qu’ils viennent  au centre de santé, c’est à eux seuls de payer les frais de santé. Donc, je crois que quand il y a cette solidarité qui est organisée pour qu’ensemble nous nous soignons mutuellement, il y aura de fortes chances que l’utilisation des services de santé telle que souhaitée par les autorités puisse  connaitre une amélioration.  Comme on le dit chez nous, il n’y a pas de pire ennemi pour  de l’homme que la maladie.  Je crois qu’à chaque fois qu’il y a une initiative prise dans le sens  de réduire le coût des soins sur les ménages, on ne fera que renforcer la productivité et par conséquent enclencher le processus  de développement du pays. Et la mutualité malienne est engagée à jouer sa partition partout où besoin se fera sentir par rapport à cette construction.

Propos recueillis par Fily Sissoko  

 

Source: Tjikan

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