Un autre préavis de grève se prépare à l’ombre et pas n’importe la quelle, celle qui va empêcher tous les fonctionnaires de l’Etat de toucher leur salaire. Le coordinateur des comités syndicaux nous en parle dans cette interview.
Mali Tribune : Avant de nous dire devant que les salaires ne seront pas traiter pendant cette prochaine grève, parlez-nous de la raison de votre grève et l’état de négociation avec l’Etat.
I.S : Nous avons des réclamations. Il y a le décret 541 qui a accordé des avantages à nos collègues du budget de contrôle financier et du plan, on a dit que nous faisons le même travail. Le décret a été initié à travers la chaine de dépense au ministère de l’Economie et des Finances. Vous convenez avec moi que l’acteur principal de cette chaine de dépense ce sont les DFM. A travers ces réclamations aussi il y avait un décret qui avait accordé des avantages uniquement aux travailleurs du ministère de la Fonction publique. On a dit que ça c’est de l’exclusion. Sinon le ministère de la Fonction publique fait le même travail que les directions des Ressources humaines. On a demandé à ce que le décret relatif à la fonction soit relu pour être ouvert aux personnels des DRH. Et effectivement après plusieurs grèves on a signé un protocole d’accord avec l’Etat le 7 octobre 2019 dans lequel l’Etat nous demandait de patienter pendant 1 mois pour que toutes nos préoccupations soient prises en charge. Il s’agit seulement de la relecture du décret. Et de cette date à nos jours il n’y a pas eu de réaction. C’est vrai qu’Il y a eu des séances de travail avec la primature où on a identifié l’effectif réel de notre service. Nous sommes à 3337 agents dans ces différents services. On a aussi dégagé l’incidence financière qui tourne à peu près 1 milliard FCFA par mois. C’est-à-dire que c’est une situation d’injustice crée par l’Etat. D’après toutes nos investigations il faut 1 milliard pour corriger l’injustice.
Mali Tribune : Étant membre de la centrale syndicaliste de l’Untm, Avez-vous mené cette lutte avec ce dernier ?
I.S : Quand il y a eu le protocole d’accords, il a été signé entre le gouvernement et les conciliateurs qui sont les personnes âgées et la coordination. Comme on était dans la logique de collaborer avec l’UNTM qui s’était déjà engagé pour nous, en vue de nous accompagner. On a fait une correspondance à l’Untm pour l’informer de la signature du protocole d’accord avec une copie du protocole d’accord. Ainsi l’UNTM s’est engagé à nous accompagner, elle a, à son tour, créé une commission de suivi composé de 7 membres du bureau exécutif de l’UNTM et 2 membres de la coordination. Donc de cette date à nos jours, après avoir envoyé à la primature l’incidence financière et quand pour nous convaincre de suspendre le mot d’ordre, c’est le Premier ministre en personne qui avait donné son quitus en disant qu’il reconnait la situation d’injustice, aussi que nous sommes ses agents et qu’il va s’investir pour que la situation soit corrigée. Cela a été verbal, mais le protocole d’accord n’a pas été écrit. Nous nous sommes dit que après avoir attendu plus de 3 mois, on a jugé de ne plus rester dans cette situation d’accalmie. On a provoqué même une conférence de presse pour aller expliquer la situation devant l’opinion nationale et internationale. On a quand même accordé le reste du mois de janvier, si à la fin du mois il n’y a pas de résultat concret, nous allons prendre notre responsabilité.
Mali Tribune : Et quelle peut être cette responsabilité ? Notamment vos actions futures.
I.S : Cette responsabilité est déjà définie. Dans tous ces différents services nous avons tenu une assemblée générale. La base est plus que jamais déterminée à combattre l’injustice et on s’est dit qu’on peut faire une grève, mais on ne fera pas une grève inutile cette année. Nous sommes suffisamment préparés pour aller en sit-in et une grève décisive que les états de salaire ne soient pas traités. Cette année pendant la grève, les salaires ne seront pas traités.
Propos recueillis par Koureichy Cissé et Hamadoun Touré (stagiaire)
Mali Tribune