L’annonce du chronogramme des prochaines élections continue de susciter des réactions négatives. Après Choguel Kokalla Maïga qui juge, à titre personnel, » les dates non réalistes » et l’ex-candidat Mamadou Traoré évoquant » un chronogramme non concerté « , c’est le tour de Issa Kaou N’Djim de » se dissocier « de ce calendrier électoral prévoyant la présidentielle couplée aux législatives pour le 27 février 2022.
» Le peuple s’est soulevé contre IBK pour demander le changement. Il ne s’est pas soulevé pour des élections bâclées « , a déclaré samedi Issa Kaou N’Djim, au cours d’une cérémonie de remise de don organisée par l’ACRT. Selon cette ex-figure de la contestation, » le problème des Maliens n’est pas d’aller à des élections bâclées « .
L’ex-coordinateur général de la CMAS estime qu’aucun des six axes du Plan d’action gouvernemental ne s’est encore matérialisé. Il pose comme préalable aux élections la sécurisation du pays, l’audit des services publics, l’arrestation puis la traduction devant la justice des auteurs de détournement de deniers publics, la justice pour les martyrs, la lumière sur l’achat des équipements militaires, le désarmement des milices, entre autres. » Partir aux élections dans ces conditions « est synonyme, selon lui, d’une » trahison du peuple « .
«Escroquerie politique»
» Ce peuple a payé cher pour demander justice, la bonne gouvernance et de faire autrement « , rappelle-t-il, ajoutant que » Ba N’Daw doit, cette fois-ci aider le peuple à ne pas regretter la Transition « . Le président de l’ACRT, plateforme de soutien à la Transition, soutient, à cet égard, que » la Transition n’est pas de donner le pouvoir aux voleurs de la République « .
Le gendre de l’imam Mahmoud Dicko refuse le fait de » résumer le problème malien à un calendrier électoral « . » Nous n’allons pas nous associer à cet escroquerie politique « , a affirmé Issa Kaou N’Djim qui réclamait récemment la candidature de colonel Assimi Goïta à la présidentielle. Il semble reprocher à ce chronogramme son caractère unilatéral puis qu’il dit refuser d’être mis devant un fait accompli.
Ce quatrième vice-président du CNT s’attaque, en outre, dans une vidéo relayée dans les réseaux sociaux au Premier ministre dont il met en doute la légitimité et accuse d’être » rattaché « sans préciser à qui.
Pour rappel, le chronogramme dévoilé par le gouvernement prévoit la tenue du référendum constitutionnel pour le 31 octobre 2021, l’élection des conseillers des collectivités pour le 26 décembre suivant et la présidentielle couplée aux législatives le 27 février 2022.
Moussa Sayon CAMARA
Source: l’Indépendant