Né le 20 avril 1992, Cheick Ahmed Al Hassan Sanou alias « Iron Biby » est considéré comme l’homme le plus fort du monde. Il pèse 155 kg, mesure 1,90 m et soulève un poids de plus de 400 kg. A l’âge de 22 ans, il a soulevé 240 kg en « développer coucher » et 340 kg en « soulever de terre ». Aujourd’hui, Iron Biby confirme que sa force a augmenté. Et promet de faire un autre record mondial. Burkina24 l’a rencontré à Bobo-Dioulasso, où il organise la deuxième édition du Power lifting.
Burkina24 (B24) : D’où vient le surnom « Iron Biby » ?
Iron Biby : « Biby » est un surnom collé depuis l’âge d’un an. Cela a été les premiers mots que je disais quand j’étais bébé. Biby a donc été collé à moi. « Iron », c’est quand j’ai commencé à m’entrainer avec le fer. « Iron Biby », signifie « l’homme de fer ».
B24 : Comment êtes-vous arrivé dans le Power lifting ?
Iron Biby : J’ai toujours aimé le sport. Dès le bas âge, je jouais au football, au basket. J’ai pratiquement fait tous les sports, hand-Ball, volley-Ball.
Je suis arrivé là-bas en 2009 et de 2009 à 2010, j’étais intéressé par le Basket-Ball. A l’Université, ils n’avaient pas d’équipe de Basket-Ball. J’étais obligé de continuer le sport, mais pas le Basket-Ball. J’ai commencé à faire de la musculation. De 2012 à 2013, j’ai rencontré les adeptes du Power lifting et ils ont vu le potentiel en moi. Ils m’ont montré le chemin et j’ai essayé.
B24 : Comment vous sentez-vous dans la peau de champion du monde de ce sport ?
Iron Biby : Je me sens bien, comme la majorité des sportifs champions et ça montre qu’il y’a eu un travail efficace, une discipline efficace. Cela m’encourage à aller loin, car on peut être champion aujourd’hui et pas champion demain. Mais l’essentiel, c’est d’être champion pour longtemps.
B24 : Parlez-nous où vous avez obtenu le titre de champion du monde.
Iron Biby : (WPC) Word Power lifting Champion chips, c’est un championnat mondial qui regroupe tous les pays du monde entier. Déroulé aux Etats-Unis en fin 2014 dont j’étais en catégorie junior, car j’avais l’âge de 22 ans. Mes épreuves principales étaient le « développer coucher » et le « soulever de terre ». A l’âge de 22 ans, en étant un athlète super naturel, j’ai soulevé 240 kg en « développer coucher » et 340 kg en « soulever de terre ».
Une charge rare pour les jeunes de mon âge et ce même jour, si on devait faire le classement avec les séniors j’allais être classé 2e du monde. Mais vu que je ne suis pas sénior, on ne m’a pas classé en catégorie sénior. Présentement, ma force a augmenté. Je suis actuellement à 300 kg en « développer coucher » et plus de 400 kg en « soulever de terre ».
B24 : Qu’est-ce que le Power lifting ?
Iron Biby : Ce sport est nouveau au Burkina Faso, mais c’est une façon de le promouvoir. En demi-finale, le théâtre de l’amitié était plein à craquer. J’ai organisé cette compétition nommée « l’homme le plus fort du Burkina Faso » et les athlètes sont prêts. J’ai déposé une somme d’un million de F CFA pour le gagnant. Avant, les gens pensaient que seuls les artistes étrangers pouvaient remplir le théâtre de l’amitié. Maintenant, ils voient que ce sport peut regrouper autant de personnes. Cela montre vraiment que toute la population burkinabè nous soutient.
B24 : Exercez-vous d’autres sports à part le Power lifting ?
Iron Biby : Je me sens passionné dans ce sport et aussi j’adore tous les sports de forces. Ce n’est pas le Power lifting seulement que je fais. Je fais du Strong men, une autre discipline plus intense que le Power lifting, car là-bas on est soumis à tirer des camions, souvent mêmes des avions et soulever des roches. C’est une discipline assez différente.
Je me lance aussi au bras de fer, car c’est un de mes points forts et le lancer de poids olympique, dont le ministre des sports m’a montré le chemin. Déjà à mon premier lancer avec le coach, j’ai battu le record du Burkina Faso sans entrainement. C’est un autre bon départ, mais j’espère que la motivation sera là et que la santé aussi pour que je continue.
B24 : Avez-vous déjà participé au Strong men ?
Iron Biby : J’ai tiré des camions. Pas une seule fois, je l’ai fait beaucoup de fois et j’ai été premier dans la zone où je suis au Canada. Mais je n’ai pas essayé ce sport mondialement. Mais il y a aussi une de mes spécialités qui est de lever une charge extrêmement lourde avec un bras, (vous aurez la chance de le voir au niveau de théâtre de l’amitié durant la finale de Power lifting). Car je ferai une démonstration et le record que je ferai sera un record mondial, mais pas officiel parce que ce n’est pas devant les juges. Mais je le ferai devant le public de Bobo-Dioulasso.
B24 : Sont-ce les couleurs du Burkina Faso que Iron Biby défend lors des compétitions ?
Iron Biby : Oui, j’ai toujours mon drapeau du Burkina Faso griffé sur mes habits de compétition et c’est déjà une marque. Le sport, je l’ai connu au Canada car on n’avait pas une fédération solide ici. Maintenant, on travaille sur une fédération très solide et j’irai directement à travers le Burkina Faso, si les soutiens y sont toujours. Le Burkina Faso représente tout pour moi. C’est un espoir, un encouragement et c’est le rêve de chaque citoyen.
B24 : Pouvez-vous nous donner l’objectif du tournoi Power lifting au Burkina Faso ?
Iron Biby : Objectif 1, c’est de promouvoir ce sport que j’avais promis d’organiser. Objectif 2, c’est aussi pour que la perception des gens change au sujet des gros bras, car des gens pensent que des gros bras sont des délinquants.
Peut-être certains le sont, c’est parce que ils n’ont rien à faire. S’ils ont une passion à suivre, ils seront occupés par ce sport et ceux qui sont délinquants peuvent se repentir sur le bon chemin. En un mot, donner le goût de sport à tous ces athlètes qui étaient délaissés. Objectif 3, c’est un divertissement pour la population, car beaucoup veulent voir les gros bras en action, et c’est très important, surtout le côté santé.
B24 : Votre satisfaction sur la 2e édition de votre compétition ?
Iron Biby : De la première à maintenant, le nombre de participants a augmenté. Cela montre que ça devient de plus en plus populaire. Je suis très satisfait et je remercie tous. Quant au soutien, dans la vie, même quand quelqu’un vous donne 5 F CFA, c’est déjà bien car il a travaillé pour ça. Je peux dire qu’il y’a eu des soutiens, tel que des jus et des équipements.
B24 : Votre relation avec d’autres athlètes ?
Iron Biby : Nous sommes restés en contact, on s’appelle. Au niveau des fédérations, ils m’ont beaucoup apprécié. C’est ce côté magique que j’ai eu, car on peut avoir un champion que le gens n’aiment pas, mais il y a des champions que les gens aiment.
B24 : Quels sont vos projets futurs pour ton pays ?
Iron Biby : J’ai prévu l’installation d’une compagnie de sécurité qui est en vue. Son nom sera « Iron Security force international ». Cela va créer de l’emploi, et ce n’est pas obligatoirement que ça soit des gros bras seulement, mais c’est tout le monde. Je vais les former pour qu’ils soient à la disposition des populations. Aussi, un complexe sportif au niveau du Burkina. J’ai beaucoup de projets.
B24 : Combien peut coûter la ration journalière de « Iron Biby » ?
Iron Biby : (Rire) Les 8 fameux poulets ! Déjà si on prend 8 poulets, cela fait 20 000 F CFA sans le riz. Tout peut atteindre 30 à 40 000 F CFA. Mais je ne suis pas dépendant de la nourriture. Je mange quand il le faut.
B24 : Votre mot de fin ?
Iron Biby : Merci à Burkina 24 pour l’interview et cela me fait plaisir. Merci à toute la population du Burkina Faso. Si ce sport a eu lieu c’est grâce au soutien des populations. Je dis une fois merci à tous. Restez positifs et gardez l’espoir.
Interview réalisé par Ousmane TRAORE
Correspondant Burkina 24 à Bobo-Dioulasso
Burkina24