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Intox et désintox: Mara, Kidal et la menterie

Regret poussant à l’acte de contrition. Que nenni ! Sa suprême primatoriale est trop fat pour battre la coulpe. Plus que jamais, il use et abuse de la carte de la fuite en avant, pire de la dénonciation calomnieuse au détour d’une campagne présidentielle anticipée, mal emmanchée, dont l’inéluctable thème de Kidal qui est son œil de Caïn, causera certainement sa perte.
Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

L’indigence
argumentaire
INTOX
Lors d’un débat, jeudi dernier, sur la ‘’Radio Klédu’’, l’ancien PM, Moussa MARA, joue au serviteur dévoué : “J’ai été envoyé à Kidal par le président IBK et à mon retour j’ai été reçu et félicité par lui à Sébénikoro’’.

DÉSINTOX
À croire M. MARA, ce qui est arrivé à Kidal n’est absolument pas de sa faute. Il ne faisait qu’obéir aux ordres du Chef comme cela se fait dans une caserne, sans murmure ni hésitation. Mais, c’est simplement pathétique comme défense de la part d’un aussi grand intellectuel, Premier ministre, Chef du Gouvernement. Voici ce que lui oppose la Commission d’enquête parlementaire mise en place après les événements tragiques de mai 2014 : ‘’l’expression d’une volonté ou d’une orientation politique ne peut justifier sa mise en œuvre, tous azimuts, sans discernement. Le Premier ministre est le chef de l’exécutif, de l’administration publique, et responsable du maintien des règles et normes de bonne gouvernance, pour la mise en œuvre de l’orientation politique du président ou de son programme politique.
En raison de la situation spécifique qui prévalait à Kidal, cette ville et l’ensemble de la région ne devaient pas être une priorité, dans les visites envisagées par le chef du gouvernement, pour s’enquérir du fonctionnement de l’administration publique, et des services rendus aux administrés, suivant les vœux du Président de la République.
En dépit de toute volonté politique et de déclaration sur le respect de l’intégrité du territoire national et de l’unité nationale, le statut actuel de Kidal est une exception au sein de la République, pour entre autres raisons :
– L’existence de l’accord de cessez-le-feu conclu à Ouagadougou au Burkina Faso, entre l’État malien et les groupes armés ;
– Le cantonnement des FAMAS, au même titre que les groupes rebelles armés en application dudit accord et de son respect ;
– La présence de forces internationales étrangères (MINUSMA et SERVAL) ;
Aussi, faut-il rappeler la justesse de l’application de la politique de ses moyens. En effet, pour la visite à Kidal, le chef du gouvernement comptait sur l’appui des forces internationales sur place, qui ne sont pas obligées, ni sous l’autorité du gouvernement.
Les motifs évoqués par le Premier ministre, Moussa MARA, pour justifier sa visite à Kidal, à savoir « l’instruction du président de la république d’organiser des visites sur le terrain, s’enquérir du fonctionnement de l’administration et de la qualité des services rendus aux citoyens » ne revêtent pas un caractère sérieux et crédible, au regard du risque porté par l’État, et des dégâts collatéraux comme conséquence’’.
Au-delà des observations des uns et des autres, avant lui et dans un scénario identique, un autre Premier ministre, le premier d’ailleurs de l’ère IBK, Oumar Tatam LY, a renoncé à se rendre à Kidal. À la question de ‘’L’Essor’’ de savoir qu’est-ce qui s’est réellement passé à Kidal pour qu’il renonce à s’y rendre, il a ainsi répondu : « Tout d’abord, l’avion du Premier ministre n’a pas été empêché d’atterrir pour la simple raison que l’avion n’a pas quitté Gao. Nous avions eu, tôt le matin, l’information selon laquelle il y avait un attroupement à l’aéroport et que des incidents étaient en cours. Ces incidents étaient de nature à assombrir le cours de la visite. Donc, très tôt, avant même 10 heures, j’ai pris la décision de surseoir à mon déplacement à Kidal.
Donc, ‘’le Président IBK m’a envoyé’’ ne suffit pas pour avoir l’absolution de tout un peuple humilié par un manque de discernement sidérant d’un Premier ministre. Il ne s’agit rien que d’un exutoire qui ne prospérera jamais, parce que les Maliens ne sont pas des benêts.

La dépréciation
INTOX
‘’Il se raconte qu’il m’a été dit de ne pas aller à Kidal. Personne ne m’a dit de ne pas y aller’’.

DÉSINTOX
Il ne s’agit pas de racontars. La preuve est cet extrait du Rapport accablant de la MINUSMA sur les événements de mai 2014, à Kidal, marqués par les exécutions sommaires de huit civils, dont six membres de l’administration et la mort d’une cinquantaine de soldats auxquels il faut ajouter les nombreux blessés évacués par vol par la MINUSMA : « en raison des tensions existantes, la MINUSMA avait conseillé au Premier ministre de ne pas se rendre à Kidal, avant que le gouvernement ait envoyé une mission technique de préparation ».
Une autre preuve que Moussa MARA était parfaitement au courant de la situation explosive qui régnait à Kidal est que lui-même dit dans son récit des événements : ‘’au moment où nous partions (Ndlr : au gouvernorat où devait se tenir la rencontre avec l’administration), on a appris que les forces des groupes armés qui pullulent dans la zone et qui n’ont pas de dénomination précise (tantôt MNLA, tantôt HCUA, tantôt AQMI ou jihadistes), mais qui travaillent main dans la main ont décidé de s’en prendre au gouvernorat quand on a décidé d’y aller. On s’est dit qu’à cela ne tienne nous partons’’…
MARA, qui écrit n’avoir rien demandé ou rien obtenu, est le même qui dit, dans le même rapport d’enquête parlementaire : « (…) Et là, nous avons une première surprise, la MINUSMA a refusé de nous accompagner au motif que des tirs sont en cours et qu’ils ne peuvent pas utiliser leurs véhicules blindés ».

« À notre arrivée, il y a eu pas mal de va-et-vient et des changements de dernière minute pour nous suggérer de ne pas sortir du Camp de la MINUSMA et de faire toutes nos rencontres à la MINUSMA ».
Les Conclusions de la Commission d’enquête parlementaire révèlent : ‘’l’évaluation de la situation à l’époque n’était pas bonne avec la présence massive d’éléments armés venus pour les congrès du MNLA et du HCUA et un forum qui devait être organisé avec les Mohamed Ag Intallah et que le Premier ministre a contribué à hauteur de 15 ou 17 millions. Mohamed Ag Intallah aussitôt arrivé à Kidal a téléphoné au Premier ministre pour dire que la situation n’est pas bonne et de ne pas venir à Kidal’’.
Pour sa part, le ministre de la Défense et des anciens combattants, de l’époque, Soumeylou Boubeye MAIGA, dans son audition, a déclaré : « pendant la période du 30 avril jusqu’à la veille du départ de la délégation, on avait constaté qu’il y avait un afflux régulier d’éléments armés de plusieurs obédiences qui venaient dans la ville de Kidal. Parallèlement, les forces internationales – Serval et Minusma – étaient assez réservées sur la visite du Premier ministre, estimant que, compte tenu de l’afflux d’éléments armés, l’opportunité de la visite posait problème. Le Premier ministre le savait, car en avait été informé. Pourtant, pour une ambition personnelle, il a choisi de tenter le diable’’.
Après tout ça, personne n’a dissuadé Moussa MARA de se rendre à Kidal ? Soyons un peu sérieux.

La dérobade
INTOX
‘’Le chef d’État-major des armées, après une mission de terrain à Kidal, m’a assuré que je pouvais m’y rendre. Je m’y suis rendu avec un tiers de mes ministres…’’

DÉSINTOX
Étrange ! C’est ce même officier général endimanché, paradoxalement fardé de toutes les compétences imaginables qui a abandonné ses troupes en déroute à Kidal qui a déclaré dans son audition : ‘’avant la visite du Premier ministre, j’ai été informé par le Général Foucaud et le Général Kazahura, que la visite du Premier ministre devait être mieux préparée sur le plan politico sécuritaire, car les groupes armés n’y étaient pas favorables. Cette information a été donnée après que le Général Foucaud ait consulté les groupes armés. Le ministre de la Défense en a été informé’’.
Moussa MARA a des leçons à recevoir de Laurent Gbagbo qui disait dans une interview accordée au ‘’FIGARO’’ : ‘’quand les gens se détachent des faits, c’est qu’ils ne veulent pas la vérité’’.

La crânerie
INTOX
‘’Du début à la fin, le Président IBK a suivi ma visite’’.
DÉSINTOX
Sacré MARA ! Quand il fanfaronnait sur les ondes pour annoncer l’envoi d’un renfort d’un millier d’hommes avec du matériel, il savait pourtant que les Forces armées et de sécurité (FAMa) étaient en infériorité numérique (moins de 400 contre environ 1 500 éléments rebelles) avec des équipements légers (conformément aux dispositions de l’Accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali, de Ouagadougou, du 18 juin 2013) et qu’il les exposait davantage à la furie des Mouvements armés.
Quand le général GAMOU, après l’avoir échappé belle lui-même avec la petite unité qu’il commandait, avec tout le sérieux qu’on lui connaît, est gentiment allé demander au Premier ministre de renoncer à se rendre au Gouvernorat en raison d’un péril réel et qu’il lui a été opposé une fin de non-recevoir, MARA était-il en phase, en cet instant précis, avec le Président IBK ? Non ! Parce que lui peut être téméraire, mais certainement pas suicidaire.
Quand Moussa MARA faisait sa tonitruante annonce, il savait qu’il se rendait coupable de divulgation d’informations classées secret défense et qui mettait en péril la vie des soldats envoyés en renfort. A-t-il requis l’avis de son mandataire pour le faire ? Non.
Quand des millions de nos francs ont été mobilisés pour réserver un accueil triomphal, par une nuit de pluie fine, était-ce aussi la bénédiction du Président IBK contre qui un putsch politique se tramait ? Non.
In fine, Moussa MARA pensait-il qu’il était plus brave que Oumar Tatam LY, comme le tigre qui voulait être roi, plein de certitudes, pour aller provoquer le lion dans sa tanière ?
Voici un résumé de l’éditeur de ‘’Le tigre qui voulait être roi’’ de JAMES THURBER : ‘’Un beau matin, dans la jungle, le Tigre déclare à sa compagne’’ : « Ce soir, à la tombée du jour, je serai le roi des animaux ! » Plein de certitudes, il s’en va provoquer le Lion dans sa tanière, déclenchant la fureur de celui-ci et entraînant tous les animaux dans une terrible bataille. Partisans du Tigre, partisans du Lion, batailleurs par principe ou par la force des choses s’affrontent ainsi férocement jusqu’au coucher du soleil, sans toujours se souvenir des raisons de leur colère. Quand la lune se lève enfin, le Tigre est vainqueur, mais il ne reste qu’un macao et un cacatoès pour pleurer sur les ruines’’. Dans le cas du tigre MARA, il ne restait plus personne pour pleurer sur les ruines ; même les corps de nos braves soldats calcinés dans leur BTR n’ont pu être récupérés que deux jours après la débandade des FAMa.

Info-matin

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