On est interloqué face à l’acharnement actuel sur le Président de la République et au lynchage du projet de révision constitutionnelle qu’il porte. Le Front anti-constitution, en totale dérive, entre falsification de l’histoire et aveux, valse et pile du poivre.
Face à l’INTOX, nous vous proposons la DÉSINTOX.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.
Le radicalisme
INTOX
Dans un communiqué de presse, la Plateforme ‘’Antè A Bana : Touche pas à ma Constitution !’’ écrit : « Après analyse de cette évolution de la situation, la Plateforme tient à rappeler que le report ne signifie pas le retrait du projet de révision tel qu’exigé par ses membres ».
DÉSINTOX
Ainsi, en lieu et place de disposition sur lesquelles la Plateforme a des réserves, elle ‘’exige’’ à présent le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle. Il y a là une radicalisation, dont il faut chercher les dessous ailleurs. Parce qu’une telle intransigeance, de façon évidence, revient à fermer la porte à toute possibilité de discussions. De la part d’une Plateforme dont le souci apparent est la préservation et la consolidation de la démocratie, il y a matière à réfléchir. Est-ce vraiment de l’intérêt du Mali qu’il s’agit dans cette affaire qui a pris des allures rocambolesques ? La question a tout son pesant d’or au regard, d’une part, de la situation de fragilité dont se trouve le pays qui devrait imposer tous les sacrifices, de jouer à fond la carte de l’apaisement, d’autre part, il ne faut pas se voiler la face, des agendas personnels des uns et des autres pour lesquels ils n’hésitent pas à extrapoler un débat national. Au besoin à jouer les pyromanes.
Outre ce radicalisme tendancieux, l’utilisation de termes comme ‘’exiger’’ heurte s’adressant à des autorités nationales qui ont été investies de la confiance du peuple. Personne ne s’est autoproclamé Président de la République, à ce qu’on sache, au Mali. Ceux qui ne sont pas devenus président, ne le sont pas parce qu’ils ont été battus dans les urnes. Le respect de la volonté populaire est une règle élémentaire à observer en démocratie. Mais manifestement, pour certains, cela est à géométrie variable.
L’incohérence
INTOX
La Plateforme considère que les préalables à toute consultation référendaire sont : « Le retrait du texte en sa forme actuelle et l’ouverture d’une large concertation des Forces Vives de la Nation en vue d’aboutir à l’adoption d’un texte consensuel ».
DÉSINTOX
Il y a là un sérieux problème de cohérence. D’une part, la Plateforme ‘’exige’’ le retrait pur et simple du projet de référendum, d’autre part, elle parle de large concertation des Forces vives de la Nation. Il faut savoir ce qu’on veut, parce que s’il s’agit réellement de concertation, il y en a eu. Dans un souci d’inclusivité, la Commission des lois constitutionnelles, de la Législation, de la Justice et des Institutions de la République a procédé à des écoutes et des consultations des forces vives (société civile, partis politiques, religieux, syndicats, collectivités territoriales, gouvernorats,…) de la nation et des institutions (ministères, institutions, administrations étatiques et privées,…) à Bamako et dans les régions du Mali. Des centaines d’écoutes et consultations ont été réalisées à partir d’un canevas type pour exprimer leurs préoccupations et leurs amendements.
Le ministre des Droits de l’Homme et de la réforme de l’État a, lui également, procédé à de telles écoutes et consultations.
Il y a eu une retraite à Fana à laquelle l’Opposition a pris part. Cette même Opposition a fait des amendements qui ont été pris en compte à l’Assemblée avant de voter la Loi. Elle s’en est démarquée après avoir pris part à toutes les étapes du processus.
Que faut-il alors comprendre par ‘’texte consensuel’’ ? Un texte qui prend en compte les agendas personnels de certains assoiffés de pouvoir et qui ferait alors l’unanimité ? Arrêtons de prendre nos rêves pour de la réalité ; il n’y aura jamais d’unanimité nationale. Il n’y a n’a pas même pas dans la famille qui est la plus petite cellule de la société.
L’amalgame
insidieux
INTOX
« La libération des localités occupées et le retour de l’administration et de ses démembrements ».
DÉSINTOX
Pour une fois, on peut faire l’effort de respecter une institution de la République qui a rendu un avis, à savoir la Cour constitutionnelle. Au Mali, nous ne sommes pas dans une situation d’occupation. Si ce n’est pas parce que le Président de la République ou le Premier ministre ne partent pas Kidal, qu’il s’agit d’une entité sous occupation. Que nenni ! Que nenni. Jusqu’à preuve du contraire, le territoire de Kidal fait partie intégrante du territoire malien. Jusqu’à preuve du contraire, la population de Kidal fait partie de la population malienne. Enfin, jusqu’à preuve du contraire, le pouvoir exécutif, la population, le territoire et le pouvoir sont les trois éléments constitutifs d’un État. Donc, l’État est bel et bien présent à Kidal.
Ce qui est également renversant, c’est l’amalgame pernicieux fait entre un projet de révision constitutionnelle et la libération des localités soi-disant sous occupation. C’est comme si c’est aujourd’hui que ces localités ont été ‘’occupées’’, comme si c’est aujourd’hui, le retour de l’administration et de ses démembrements devenait une question de survie nationale.
La tartuferie
INTOX
« Le retour des forces armées et de sécurité dans lesdites localités pour garantir la tenue du scrutin dans des conditions de sécurité adéquates ».
DÉSINTOX
De quel scrutin s’agit-il d’abord ? Le scrutin référendaire ? Mais la Plateforme ‘’exige’’ son retrait pur et simple non ! Ce communiqué est truffé de contradictions qui ne font pas honneur à ses auteurs. Retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle, scrutin sous conditions, il n’y a aucune visibilité. À moins qu’il ne s’agisse d’une malice consistant à ne pas assumer ses opinions. Ainsi, on souffle le chaud et le froid surfant allègrement sur la naïveté d’une grande partie de la masse acquise à une cause qu’elle ignore, parce que les enjeux réels sont à mille lieues de ce qu’elle imagine.
En réalité, les localités dont on parle (‘’sous occupation’’) ne sont que des exutoires, objets de récupération politicienne. Parce que jusqu’à ce qu’on parle de révision constitutionnelle, la sécurité à Kidal n’est pas apparue comme un sujet de préoccupation majeure pour ceux qui en font aujourd’hui leur cheval de bataille. La sécurité dans ces localités ne les préoccupe que pour que le scrutin se tienne dans les conditions adéquates. La sécurité dans ces localités ne les intéresse que pour dresser un bilan macabre de nos soldats qui y perdent la vie et ainsi pouvoir accabler le régime. Voici le vrai visage de ceux qui sont en passe de réussir leur opération de récupération d’une manifestation de la société civile, quand bien même il faut rappeler que les oiseaux du plus plumage font le même ramage.
Voici aussi et dramatiquement, le vrai visage de ceux qui invoquent l’insécurité pour ‘’exiger’’ le retrait du projet de révision constitutionnelle, d’une part, et, de l’autre, déclare solennellement qu’en 1992, il y a eu moins de 40 % des électeurs qui ont pris part au scrutin référendaire, tenez-vous bien, en raison de l’insécurité. Le barbu national dixit. Pourtant, cette Constitution vieille de 25 ans gère le Mali.
En tout état de cause, il est évident qu’organiser, le plus tôt possible, le référendum dans notre pays est la seule réplique valable et durable au terrorisme. « Il faut leur montrer qu’on n’a pas peur d’eux », martelait une jeune dame britannique après l’un des attentats à la voiture piégée.
« La possibilité pour toutes les populations de l’intérieur et de l’extérieur de participer à cette consultation nationale ».
En voici une autre grossière et grotesque diversion. Parmi ceux qui s’agitent à ‘’exiger’’ le vote de ‘’toutes’’ les populations, il y a ceux qui ont été élus à l’Assemblée nationale, en 2013, avec un taux national de participation de 37,24 % pour le second tour, très nettement inférieur à celui de la présidentielle le 11 août dernier pour le second tour où plus de 48 % des électeurs ont accompli leur devoir civique.
Bamako qui est censée montrer la voie, quel est le taux de participation aux différents scrutins ? Il est notoirement dérisoire.
À présent qu’il est question de scrutin référendaire, il faut que ‘’toutes les populations’’ y prennent part, comme par un coup de baguette magique. Franchement, on peut s’opposer à une personne, pour des rancœurs incompressibles, mais il serait encore mieux de lui demander des choses réalistes pour être crédible.
La mythomanie
INTOX
Chez le confrère ‘’Aujourd’hui’’, Mme SY Kadiatou SOW répond à la question que pensez-vous de la marche de protestation que vous avez organisée le samedi dernier (Ndlr : le17 juin 2017) ? « Je pense que de l’avis général cette marche a été un franc succès. Elle a mobilisé des centaines de milliers de personnes. C’est du jamais vu à Bamako ! »
DÉSINTOX
À cet âge-là, il faut avoir le triomphe modeste. La marche du 17 juin dernier n’a battu le record de mobilisation que de partis politiques satellites. Dire que c’est du jamais vu, c’est de l’emphase qui frise la mythomanie. Le 22 août 2009, la communauté musulmane du Mali a massivement répondu à l’appel du Haut Conseil islamique, au stade du 26 mars. Ce jour-là, on a estimé à plus de 60 000 personnes à avoir effectuer le déplacement pour exprimer leur désapprobation à un nouveau Code des personnes et de la famille. Cela ne remonte pas à des temps immémoriaux. C’était juste en 2009. De grâce, contentez-vous de continuer à taire vos secrets et vous garder d’une falsification de l’histoire comme on le constate de plus en plus dans les propos véhiculés.
À la question : ne pensez-vous pas que ce projet de référendum est aussi un détonateur de la manifestation d’un profond malaise quant à la gestion du pays ? Mme SY répond : « Ah oui. C’est très clair ! Il n’y a pas que la question du référendum. La plateforme a mobilisé autour de cela, mais au-delà, il y a beaucoup d’autres préoccupations qui s’y greffent, notamment la mal gouvernance ».
Sans commentaire !
Source: info-matin