Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Intervention militaire de la CDEAO au Niger: ces pays disposés à envoyer des troupes

Le Sénégal respectera le mot d‘ordre d’intervention militaire de la CEDEAO en envoyant des troupes au Niger où l’ordre constitutionnel a été interrompu par les militaires ayant renversé le président Mohamed Bazoum.

S’exprimant devant la presse, ce jeudi 3 août, la cheffe de la diplomatie sénégalaise, Aïssata Tall Sall, a levé l’équivoque sur la participation des soldats de son pays si la CEDEAO décidait d’intervenir militairement au Niger. Cette option, après son annonce politique, est en réflexion depuis ce mercredi entre les chefs d’État-major des armées de la CEDEAO.
Si cette décision reste la dernière option pour le responsable chargé des questions politiques et sécuritaires de la commission de l’organisation sous régionale, elle se justifie, pour la ministre du Sénégal, pour mettre fin « au coup d’État de trop » dans l’espace.
« Nos soldats doivent y aller pour deux raisons. D’abord, nous sommes dans une organisation qui en a décidé ainsi. Le Sénégal a une signature internationale qui ne peut pas se soustraire aux décisions de la CEDEAO. Le Sénégal est un membre éminent de cette organisation communautaire », a déclaré la cheffe de la diplomatie sénégalaise.
Elle a estimé, abordant la 2e raison, qu’il était temps d’arrêter ces coups d’État. Selon elle, ce qui se passe au Niger est le coup de trop. En effet, depuis 2020, l’espace a enregistré au moins 5 coups d’État mettant en mal la démocratie dans la sous-région.
La diplomate sénégalaise a expliqué que la CEDEAO n’avait pas décidé d’intervenir dans ces pays (le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry) parce qu’elle avait voulu éprouver sa patience et son dispositif jusqu’au bout en y négociant une transition.
Elle a indiqué que pour des mauvaises raisons dans ces États, des militaires se sont accaparé des pouvoirs des civils et au même moment l’insécurité qui est avancée comme la raison principale de leur acte se pose avec acuité.
« On a constaté qu’une fois au pouvoir, les militaires se sont installés dans les postes de civils y compris des postes de gouverneur de l’administration territoriale, des postes de directeur général des services d’eau », a déclaré la ministre du Sénégal, justifiant ainsi la fermeté de la CEDEAO envers le Niger pour y mettre fin.
Donc, pour toutes ces raisons, les militaires sénégalais vont y aller, a-t-elle affirmé, en soulignant que la réunion des chefs d’état-major des armées en cours à Abuja déterminera le modus operandi de la politique d’intervention militaire.
Également, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Bénin, Olushegun Adjadi BAKARI, de son côté, a soutenu hier que la CEDEAO privilégiait le dialogue d’où l’envoi des émissaires au Niger.
« Tant qu’on n’est pas au terme de l’ultimatum, toutes les voies permettant d’avoir une sortie de solution acceptable seront utilisées », a précisé le ministre béninois.
Pour lui, ce qui se passe au Niger n’est pas un coup d’État, il s’agit, dit-il, « d’une prise d’otage, d’un kidnapping ». Ainsi, l’objectif de la CEDEAO est de libérer le président Bazoum afin qu’il reprenne ses fonctions, a-t-il précisé.
« Les valeurs démocratiques, de préservation de la stabilité politique et de transition démocratique devront prévaloir au sein de l’espace CEDEAO », a déclaré le chef de la diplomatie béninoise.
Selon lui, après l’ultimatum dont l’échéance arrive le dimanche 6 août, toutes les autres options sont envisageables y compris l’usage de la force armée même si, reconnaît-il, cette solution est déplorable.
Après avoir examiné la décision des sommets de la CEDEAO et l’UEMOA, le Conseil National de Sécurité de la République de la Côte d’Ivoire dit condamner la tentative de coup d’Etat au Niger qui consiste une grave menace à la sécurité et la paix dans la sous-région. En outre, le président Alassane Dramane Ouattara a instruit le Premier ministre à l’effet de mettre en œuvre sans délai toutes les sanctions contre le Niger et les autorités militaires.
Par ailleurs, le président ivoirien a déclaré avoir autorisé la participation de son pays à la rencontre des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO devant être sanctionnée par l’élaboration d’un plan d’opération en vue pour une éventuelle intervention militaire visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
Si la dynamique de l’intervention de la CEDEAO est soutenue par des États membres, elle est rejetée par les trois pays (le Mali, le Burkina Faso, la Guinée Conakry) sanctionnés par l’organisation consécutive à des coups d’État. De plus, le Mali et le Burkina Faso, tout en exprimant leur solidarité aux auteurs du coup d’État, n’excluent pas d’entrer en guerre si la CEDEAO décidait d’intervenir militairement au Niger.
L’éventualité de l’intervention militaire est très redoutée par plusieurs États comme la Russie, la Mauritanie, l’Algérie. Parce qu’elle est de nature à dégrader la situation sécuritaire déjà volatile dans l’espace de la CEDEAO.

PAR SIKOU BAH

Info Matin

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance