Il fallait s’y attendre. En réactions aux frappes aériennes orchestrées par la France sur les positions de l’Etat Islamique en Irak, un otage français a été enlevé en Kabylie.
Qu’adviendra t-il de ce guide touristique enlevé dimanche soir dans les montagnes de Kabylie en territoire algérien ? Les jours à venir nous le diront, mais selon l’agence Reuters, il s’agit d’un ressortissant français du nom d’Hervé Gourdel. Il apparaît dans une vidéo dont l’authenticité n’a pas immédiatement été confirmée par le Quai d’Orsay et demande à François Hollande de ne plus intervenir en Irak : “Ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure monsieur le président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas”, aurait dit l’otage.
Enlevé en Kabylie
Un groupe lié à l’État islamique (EI) a revendiqué lundi 22 septembre dans la soirée l’enlèvement du Français en Algérie, dans la région de Tizi Ouzou, et a menacé de l’exécuter dans les 24 heures si la France n’arrêtait pas ses frappes contre l’organisation jihadiste en Irak. Kidnappé entre Bouira et Tizi Ouzou, dans le massif des Ouacifs, Hervé Gourdel, 55 ans, faisait partie d’un groupe de randonneurs algériens, qui ont été immédiatement relâchés. Il serait arrivé en Algérie le 20 septembre. La déclaration filmée de Gourdel émeut, au moment, où l’Etat Islamique a menacé la France et les Etats-Unis et la coalition internationale de représailles, suite aux interventions militaires, destinées à affaiblir leurs positions en Irak.
Pour l’otage français enlevé, le groupe “Jund al-Khilafa”, diigé par Abdelmalek Gouri (appelé aussi Khaled Abu Souleimane), prouve ainsi sa capacité d’action. Il est le premier à répondre à l’injonction d’Abu Bakr al-Baghdadi de tuer les ressortissants des pays qui lutte contre l’EI. Issu de la mouvance d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Jund al-Khilafa avait prêté allégeance à l’État islamique la semaine dernière. La dissidence du chef d’Aqmi en Kabylie, Gouri Abdelmalek, au profit de l’EI date, elle, de la mi-juillet.Frappes intensives en Syrie
Selon l’AFP, plus de 20 membres de l’État islamique (EI) ont été tués dans des frappes sur deux positions de l’organisation dans la province septentrionale de Raqa [en Syrie] qui ont été complètement détruites avec les véhicules qui s’y trouvaient”, a rapporté le 23 septembre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Il s’agit de la première offensive des États-Unis et de leurs alliés arabes contre l’EI en Syrie. Une vingtaine de frappes contre la province syrienne de Raqa (nord) auraient été déclenchées dans la nuit depuis la mer Rouge grâce au destroyer USS Arleigh Burke et depuis le Golfe persique. Elles auraient duré environ 90 minutes.
Alors que des milliers de réfugiés kurdes fuient l’Irak, et ont trouvé refuse en Turquie, la ville kurde d’Ain Al Arab est le dernier bastion encore tenu par les soldats kurdes, contre les assauts de l’Etat l’Islamique. C’est une véritable guerre de religion qui oppose, les sinistres combattants de l’EI, aux chrétiens kurdes comme au temps des croisades. Sauf que de l’avis de la communauté internationale, la menace de l’EI est d’une ampleur plus vaste encore. Elle est un terrorisme sans nom qui au nom de la religion sème la désolation sur des populations civiles innocentes.
Dans une déclaration publique, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a affirmé qu’un groupe terroriste ne [pourrait] pas infléchir la position de la France”. “Tout est mis en œuvre en concertation étroite avec les autorités algériennes pour obtenir la libération de notre compatriote, a-t-il ajouté. Mais il ne faut pas cacher que la situation est extrêmement critique.” Reste à prier pour le sort de l’otage français détenu par Jund Al Khilifa.
Les autorités françaises ont de leur côté appelé tous leurs ressortissants du Maghreb, du Moyen Orient et d’Afrique Sub-saharienne à demeurer vigilants.