Le Ministre des affaires étrangères et de la Coopération international du Mali, M. Abdoulaye Diop est revenu à la charge contre la France au sujet de sa prétendue soutien aux groupes armés terroristes au Mali. Si son intervention a été saluée par une frange importante du peuple malien, elle ne manque pas non plus de susciter une énorme polémique au sein de la classe politique et de la société civile, car le sujet relatif à la plainte contre la France est non importante eu égard aux défis et enjeux auxquels le Mali est confronté. Un discours à l’allure guerrière pour un pays qui cherche sa voie, celle de la paix et de la stabilité, est tout simplement du gâchis, car le Mali a besoin du soutien de tous afin de créer une synergie d’actions autour de ces immenses défis. Doit-on applaudir ou blâmer l’intervention de M. Abdoulaye Diop ? Le Mali doit-il continuer à consacrer plus d’efforts pour des sujets de la moindre importance en reléguant les préoccupations majeures au second plan ?
C’est au cours de la réunion de l’examen par le Conseil de sécurité des Nations Unies, du rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation du Mali que le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, M. Abdoulaye Diop a tenu un discours qui certes faisait cas des préoccupations majeures du Mali surtout en matière de sécurité et a exhorté tous les partenaires du Mali à une synergie d’actions pour venir à bout de la nébuleuse terroriste. Il a évoqué également les résultats tangibles obtenus avec la montée en puissance des FAMa, mais aussi les difficultés auxquelles les forces de défense et de sécurité sont confrontées dans leurs missions régaliennes sur le terrain. Le point d’orgue de son discours a été sans nul doute, sa demande de la tenue d’une réunion spéciale pour examiner la plainte du Mali contre la France, afin de permettre aux autorités maliennes d’apporter les preuves de leurs allégations sur la complicité, voire la duplicité de la France avec les groupes armés terroristes. A la lecture de ce passage, une véritable polémique a été engagée dans la salle entre le MAECI du Mali et le Représentant de la France. Mais le hic est qu’aucun pays n’a eu le courage de soutenir le Mali dans son combat contre son ex puissance coloniale qu’est la France. Ni la Russie, l’un des partenaires privilégiés, ni la Chine, encore moins les trois pays africains membres du Conseil de Sécurité ne se sont portés volontaires à soutenir la plainte pour la tenue de cette réunion.
En définitive, le Mali gagnerait mieux à s’occuper des urgences et des priorités du moment en mettant pour l’instant sous le boisseau cette plainte qui n’a pas assez de chance de prospérer surtout dans un monde qui ressemble à une jungle où règne la loi du plus fort.
Oumou SISSOKO
Source : L’Alternance