Ces affirmations ont été faites par le porte-parole de l’armée française au cours d’un entretien récemment accordé à France 24. Pour Frédéric Barby, les objectifs assignés à l’opération Barkhane, lors du Sommet de Pau (France) en janvier 2020 ont été atteints. A l’en croire, il s’agit notamment de la mise à niveau des forces partenaires et de l’anéantissement de l’ennemi déclaré prioritaire à savoir l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS).
Pour le Colonel Barby, l’action de Barkhane au sortir de ce sommet consistait à aider les Etats des armées partenaires à se déployer de manière plus concrète dans la zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger).
Il a indiqué que l’EIGS a été empêché de sanctuarisé cette zone à travers la neutralisation de près d’une centaine de ses éléments et la destruction de toutes ces bases logistiques. Par ailleurs, il a aussi soutenu qu’il était « encore un peu trop tôt pour parler du début de la fin de l’engagement de la France au Sahel ». On se rappelle que lors de la présentation de ses vœux de nouvel an, le Président Macron avait déclaré qu’il comptait opérer » un redimensionnement et un ajustement » de l’Opération Barkhane. La ministre française des armées avait été on ne peut plus claire en déclarant que la France comptait rapatrier des centaines de soldats bientôt.
Tout compte fait, pour le Colonel Frédéric Barby, l’objectif est de parvenir à une européanisation de l’intervention militaire française au Sahel à travers la montée en puissance de l’Opération Takuba. Il a que les troupes déjà engagées pour le compte de celle-ci mènent en ce moment deux missions dont l’une dans la région de Gao avec des militaires français et estoniens et l’autre dans la région de Ménaka avec des militaires français et Tchèques.
Il s’est réjoui du fait que les Suédois ont promis de déployer une centaine d’éléments de leurs forces spéciales durant le premier semestre de cette année.
Evoquant la collaboration avec les armées sahéliennes, le colonel a souligné une « meilleure imbrication des forces partenaires » qui ont déjà participé à plusieurs opérations de manière conjointe à l’image de » Bourrasque » engagée durant tout le mois de novembre dernier avec la mobilisation de 3000 soldats dont la moitié provenaient des troupes françaises et l’autre avec des militaires maliens et nigériens. Il a rassuré que d’autres opérations similaires sont également prévues. A ses yeux, l’intervention de toutes ces armées régulières (Barkhane, G5 Sahe, MINUSMA et Takuba) va permettre au Sahel d’être débarrassé du terrorisme dans les meilleurs délais. S’agissant de l’affaire de Bounty, du nom de cette localité située dans le cercle de Douentza, où un raid de l’armée française avait causé la mort d’une vingtaine de personnes le 3 janvier dernier, le Colonel a rejeté en bloc » toute bavure « . Il a indiqué que c’est une frappe avec trois bombes qui ont neutralisé des terroristes qui ont été clairement ciblés et formellement identifiés. Selon lui, il est hors de question de diffuser les images de la frappe prises par les drones dans la mesure où cela pourrait permettre aux terroristes d’identifier les méthodes d’engagement.
Massiré DIOP
Source : l’Indépendant