Selon les premières informations de l’interpellation de l’imam Mahmoud Dicko, Tiébilé Dramé avait été annoncé comme porteur d’un message du chef de l’Etat et du gouvernement pour présenter les excuses en leurs noms et l’acte d’annulation de sa convocation qui avait fait trembler la ville de Bamako mardi dernier. Face à cette immixtion de l’exécutif, les syndicats des magistrats (SAM et le Sylima), à travers un communiqué, s’indigne de cet acte de la part d’un membre du gouvernement.
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COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT SAM-SYLIMA N°001/2020
Le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) informent l’opinion publique nationale et internationale qu’à la suite du discours prononcé le 29 février 2020 par M. Mahamoud DICKO lors d’un meeting politique, le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la Commune V du district de Bamako a ouvert une enquête préliminaire à l’effet de savoir l’exactitude et la connotation réelle des propos tenus à l’occasion. Dans le cadre de cette enquête, le Procureur de la République a invité, sur convocation, l’intéressé à se présenter à son Parquet le 03 mars 2020. Une foule nombreuse a bloqué l’accès du Cabinet du Procureur de la République au dignitaire religieux qui, en bon citoyen, avait voulu déférer à ladite convocation. Dans la foulée, un ministre de la République se serait rendu au domicile du Sieur DICKO et lui aurait présenté les excuses du Gouvernement tout en lui notifiant l’annulation de la convocation judiciaire. Le SAM et le SYLIMA, tout en attirant gravement l’attention des Maliennes et des Maliens sur l’état actuel de fragilité extrême de notre République et de nos Institutions, font observer que ce regrettable dysfonctionnement de l’appareil judiciaire est dû d’une part à l’incivisme de quelques citoyens et, de l’autre, à l’immixtion intolérable du Gouvernement de la République dans les affaires judiciaires alors même qu’il se devait tout simplement de réunir les conditions requises pour que force ne reste qu’à la Loi et à elle seule. Les Syndicats de magistrats, prenant à témoin le Peuple souverain du Mali de cette posture antirépublicaine du Gouvernement qui conduit inéluctablement ainsi notre Nation à une issue certes inconnue mais certainement malheureuse, condamnent toutes formes de pression et d’intervention dans les causes judiciaires dont le traitement ne doit être conforme qu’au seul droit positif. Le SAM et le SYLIMA invitent les Maliennes et les Maliens au respect des Institutions et des Lois de la République et engagent les magistrats à la plus grande vigilance en vue de la consolidation de l’indépendance de la magistrature.
Bamako, le 05 mars 2020.
P/le Comité Directeur du SAM P/le Bureau Exécutif du SYLIMA
le Vice-Président
Le Président
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