Après un premier rejet le 7 janvier, le Collectif pour le Développement de la République (CDR) s’est vu, une fois de plus, interdit d’organiser des manifestations, ce jeudi 14 janvier, pour dénoncer » l’interpellation et la séquestration » de son porte-parole Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. Ce dernier a été déféré le 31 décembre dernier, en même temps que quatre personnes dans l’affaire dite d’ » atteinte à la sûreté de l’Etat » qui concernerait également l’ex-Premier ministre Dr Boubou Cissé, toujours » introuvable « .
Six personnes dont le chroniqueur Ras Bath ont été interpellées autour du 21 décembre par les services de renseignements. Ils sont accusés d’avoir formé » une entente pour préparer ou commettre un attentat contre les personnes ou les propriétés pour déstabiliser les autorités de la Transition et aboutir à un renversement « . Les chefs d’accusation retenus contre eux sont » complot contre le gouvernement, association de malfaiteurs, outrages à la personne du Chef de l’Etat et complicité « .
Le dernier Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, toujours » introuvable » mais poursuivi, est cité dans la même affaire. Leur avocats réfutent les accusations et évoquent un dossier vide, absurde voire scandaleux visant à écarter l’ex-Chef du gouvernement de la prochaine présidentielle et de faire main basse sur les postes de ses co-accusés. Leurs proches notamment les partisans de Ras Bath auquel il est reproché d’avoir traité le président de la Transition de » débile mental et vieux souffrant de déficience mentale » continuent à exiger leur libération.
Le Collectif pour le Développement de la République (CDR), qui a pour porte-parole Ras Bath, avait projeté une marche pour le 8 janvier dernier. Cette manifestation n’a pas eu un avis favorable du gouverneur du district de Bamako en raison » des dispositifs liés à la période de l’état d’urgence et des mesures barrières relatives à la Covid-19 « .
Ce qui avait conduit le Collectif à redéfinir ses stratégies et introduire trois autres demandes d’autorisation pour des sitin simultanés sur trois sites différents à travers Bamako : devant le Camp I, le Tribunal de la CIII et la Direction Générale de la Sécurité d’Etat (DGSE). Ces sit-in pour lesquels le CDR promettait de ne pas dépasser 49 manifestants- le gouvernement interdit tout rassemblement de plus de 50 personnes- dans chacun des lieux étaient programmés dans l’après-midi de ce jeudi 14 janvier. Dans trois lettres datées d’hier mercredi, le gouverneur du district de Bamako a de nouveau émis un avis défavorable évoquant toujours les mêmes dispositifs liés à la période de l’état d’urgence et des mesures barrières relatives à la Covid-19.
Moussa Sayon CAMARA