Dans le souci de venir à bout de l’insécurité dans la zone, le gouverneur de la région de Mopti a interdit toute circulation de véhicules de transports en commun, les particuliers et motos sur toute l’étendue du territoire de sa région entre 18 heures du soir et 6 heures du matin.
La présente mesure, qui est entrée en vigueur depuis le 1er avril 2017, est scrupuleusement respectée par les usagers. Cela, vu le nombre de cars et bus de transports en commun en attente de la sortie de Sévaré et à l’entrée du territoire de Mopti au niveau du carrefour de Djenné.
S’il y a une décision salutaire prise par le chef de l’exécutif régional pour contrer l’entrée des jihadistes dans la région, c’est bien l’interdiction de circuler à motos et en véhicules entre 18 h et 6h du matin. Hormis les ambulances et véhicules militaires et des forces de sécurité, les autres usagers sont soumis à l’observation stricte de ces règles. Malgré les réticences de certains usagers de la route, le gouverneur a maintenu le cap en observant la décision entrée en vigueur depuis le 1er avril 2017.
Près de deux ans après, des citoyens se prononcent sur le bien-fondé de la mesure qu’ils considèrent dissuasive. Aly Kéïta, cadre travaillant dans un organisme international à Sévaré, apprécie : «Cette interdiction de circuler entre 18h et 6h du matin faite aux usagers de la route a fait des effets salvateurs. Elle a permis de contrôler le trafic d’armes et autres objets dangereux par les transports en commun. Même si les forces de sécurité et de défense se réservent à communiquer le nombre de personnes épinglées, tout porte à croire qu’il y a eu des cas épinglés. Chose qui a permis de maintenir la situation sécuritaire stable au niveau de Mopti. Pour ma part, cette mesure mérite d’être maintenue jusqu’à la stabilisation totale du pays».
Même appréciation du côté de ce chauffeur de car qui a voulu garder l’anonymat : «Nous sommes les premiers bénéficiaires de ces mesures. Si, auparavant, les compagnies vous obligeaient à voyager à n’importe quelle heure de la nuit et des conditions difficiles, aujourd’hui, les départs et retours des voyages sont précis. Les Compagnies ont établi des calendriers qui ne dérangent pas les chauffeurs, encore moins les voyageurs. Ces derniers n’ont aucun souci à se faire par rapport à leur arrivée à domicile. C’est un des avantages de cette mesure de sécurité instaurée par le gouverneur de Mopti».
L’insécurité routière est sensiblement réduite dans la région de Mopti. Tout le monde peut contrôler la circulation des engins à deux roues et les véhicules. Toute personne circulant aux heures indues est stoppée dans la circulation par les habitants des villages de passage. Dans certaines localités, les citoyens bloquent les voies de passage des motos et véhicules par des troncs d’arbre. Tout individu pris s’expose aux vindictes populaires, dans le cas contraire, il perd sa vie.
Pour éviter ces risques d’excès et de dérapage, les usagers de motos et véhicules particuliers s’interdisent de circuler aux heures indues. C’est une façon pour les populations de veiller à leur propre sécurité, d’où l’adhésion populaire. Vu l’impact positif qu’a engendré la présente décision, le Premier ministre, lors de sa visite à Gao, a souhaité son application dans cette région.
C’est pour dire que la mesure a produit les effets escomptés. Le gouverneur de Mopti aura eu le mérite d’avoir réduit l’insécurité et préservé jusque-là l’infiltration des terroristes dans la capitale de la Ve région par cette décision palliative qu’est d’interdire toute circulation de véhicules et motos entre 18h et 6h du matin.
Ambaba de Dissongo, de retour de Mopti
Source: le Reporter