Depuis un certain temps, on assiste à des enlèvements massifs de personnes empruntant la Route Nationale 15, appelée aussi la « Route du Poisson « , reliant Bandiagara et Bankass. Ainsi, plusieurs personnes et associations comme » Ginna Dogon » ont tiré la sonnette d’alarme appelant les autorités à s’impliquer avant qu’il ne soit trop tard.
Ainsi, on se rappelle que, le mercredi 10 novembre dernier, deux bus de transport en commun, appartenant aux compagnies « Ogoyara » et « Air Bankass » ont été interceptés par des hommes armés, entre Bankass et Bandiagara, alors qu’ils étaient en provenance de Bankass. A ce jour, les véhicules et leurs passagers n’ont toujours pas réapparu. Le même acte s’est produit, le samedi 13 novembre dernier, contre un autre bus de la compagnie » Ogoyara « . Pour le moment, les passagers de ce véhicule sont toujours introuvables.
Notons que ce genre d’acte avait été signalé, pour la première fois, le 6 novembre dernier, vers 9h du matin, contre deux véhicules qui se rendaient vers Koro. Ils ont été contraints de stopper par des bandits qui n’ont pas hésité à faire usage de leur arme à feu. Faisant semblant d’obtempérer, l’un des véhicules a pu se tirer d’affaire alors que le second a été incendié avant que les personnes qui étaient à bord ne soient conduites par les bandits vers une destination inconnue. L’incident avait eu lieu entre Parou et Songobia, sur l’axe Bankass-Bandiagara.
De plus en plus, ce genre d’acte se multiplie sur certains tronçons routiers, dans la région de Mopti. Pour le moment, les yeux sont rivés sur les éléments de la Katiba Macina d’Ançar Dine comme seuls responsables de ces enlèvements. Toutefois, sans revendication officielle, comme cela arrive la plupart du temps, quand ce groupe commet un forfait, il sera difficile de tirer des conclusions hâtives. Ce, dans la mesure où, dans ces zones, il y a aussi des éléments armés se réclamant d’une milice de chasseurs traditionnels, qui s’adonnent aussi à de tels forfaits, pour se faire des sous. La troisième option, c’est celle consistant à dire que, dans ces zones, l’insécurité est omniprésente, à cause de la libre circulation d’armes de tous les calibres.
Rappelons que, pour dénoncer cette insécurité dans les régions du Centre, une manifestation grandiose a été organisée, le vendredi 12 novembre dernier, à Bandiagara. Un mouvement au cours duquel les manifestants ont également demandé l’intervention des forces armées dont le déploiement demeure toujours faible dans ces zones.
Massiré DIOP
Source: l’Indépendant