Dans le même centre du Mali, les expéditions sanglantes d’hommes armés continuent de plus belle notamment dans les régions de Mopti et de Bandiagara. Le phénomène est à l’origine d’un drame humain indescriptible avec des déplacements massifs de populations en quête de refuges plus sûrs. Avec 17 morts et de nombreux blessés, le massacre perpétré à Bodio (15 km de Bandiagara) par les mêmes hommes armés n’est pas pour inverser la tendance. Et pour cause, les villages environnants, s’estimant les prochaines sur la liste, se sont vidées de leur contenu avec la fuite massive de leurs populations vers des refuges mieux sécurisés de la région de Bandiagara.
Face à cette situation, les populations ont organisé une manifestation pour exprimer leur désarroi et leur colère en demandant des comptes aux autorités sur la question sécuritaire de leurs localités respectives. Rien n’y fit parce que dans la foulée cette manifestation, le week-end du 19 au 20 Août, le village de Yarou (commune de Timiri) connaîtra des jours encore plus sombres avec 24 personnes tuées et 11 blessés, du bétail emporté et plusieurs motos et maison incendiées. Lâ également la terreur des groupes armés a contraint les populations à l’abandon de leurs localités.
C’est à se demander, en définitive, quel est le rôle de l’armée face à cette insécurité grandissante au centre du pays car, nonobstant la montée en puissance des FAMa, les ressortissants du pays dogon disent ne constater aucune différence avec la situation antérieure depuis le coup d’Etat de 2020. Le président du mouvement ‘’Baguine SÔ’’, Hamidou Djimdé, a d’ailleurs fait le constat, lors de son passage sur Renouveau TV, qu’il n’y avait pas autant de massacres au pays dogon sous le régime d’IBK. Il revient aux autorités de la transition d’en apporter le démenti en mettant tout mettre en œuvre pour sécuriser les zones du centre du pays.
Aly Poudiougou