Ensuite, ils ont maintenu la situation figée dans le temps, avec les lots des morts qui augmentent chaque jour dans un pays morcelé en plusieurs zones de turbulences, avec les armes à la main pour indiquer la loi du plus fort.
C’est dans ce désordre étatique que les militaires, la Cmas, et le M5-RFP, continuent de se passer la main et ils ont appelé cela la voix du peuple malien. Le roi est mort vive le roi !
Avec une atmosphère de mensonge, d’escroquerie publique, de sabotage institutionnel, dans un Mali désolé et isolé de plus en plus comme toujours, que nous assistons à l’équipe dite de choc qui continue la chasse à l’homme pour mettre fin aux voix qui disent non. Tantôt, ce sont des arguments de tentative d’atteinte à la vie du roi, tantôt ce sont des arguments de suspicion de tentative de coup d’Etat. Au-delà, c’est l’impasse, puisque la lutte contre la corruption n’est qu’un élément parmi tant d’autres pour trouver les moyens d’écraser ceux d’en face.
Toutes les mesures pour se dédouaner des coups d’Etat ont été prises. Ceux qui ont détruit notre assemblée nationale et qui ont voulu allumer les feux pour brûler IBK, sont arrivés à leurs objectifs. Ils ont tous été graciés et le temps de la transition a été largement suffisant pour parvenir à laisser les militaires contrôler totalement L’Etat. De la promesse de respecter la transition dans les discours solennels, on discute aujourd’hui de la possibilité de prolongation alors qu’on est incapable de sécuriser les Maliens et leurs biens qui meurent de faim à cause de l’augmentation des prix des denrées de premières.
Ceux qui, soi-disant menant le combat du Malikura, ont bénéficié des avantages de la lutte alors que les Maliens en bas broient le noir. C’est pour cela qu’un magistrat se plaignait du fait d’aller ramasser des ministres dans la rue et les conséquences du désordre que cela implique. Ceux qui sont considérés comme les ennemis de la République sont traqués en attendant de dégager le terrain pour le contrôle définitif.
Les militaires ne sont pas venus pour une transition. Les militaires ont commencé par tuer toute la société civile malienne et toute la classe politique en créant des fronts de division et en se servant de ceux qui sont qualifiés pour les sales boulots.
Après tout qu’est-ce que le Malien n’est pas capable de faire avec les deniers publics s’il sait qu’il y aura quelqu’un d’autre pour assumer les responsabilités?
Le chef de la junte assume les responsabilités et les théoriciens de la déconstruction et la déconnexion font leur travail. Même si les maliens sont décimés de jour comme de nuit, les décorations et les quêtes de reconnaissance continueront. Le Malikura, une illusion ?
Touré Abdoul Karim
Source: Le Démocrate- Mali
