Il a raison sur un seul plan : lorsqu’on se rend compte qu’il n’y a aucun sérieux pour des luttes qui coûtent la vie à des personnes, on joue le jeu pour aller se faire ailleurs. Il est dans son rôle, qu’il assume bien pour Assimi le patriote. Par principe, j’apporte mon soutien total et massif à Issa Kaou N’Djim, traqué pour avoir dénoncé etcritiqué avec véhémence la gestion du Premier ministre. Et on a l’impression d’assister à l’installation, lentement mais sûrement, dans notre cher Maliba, un régime autocratique. Les autorités actuelles de la transition ne sont-elles pas issues de deux coups d’État ?
Or, dans la constitution du 25 février 92, le coup d’État est considéré comme un crime imprescriptible. D’ailleurs, cette constitution demeure toujours en vigueur et une loi d’amnistie sans effet a été votée par les tenants du pouvoir en vue de se protéger contre la justice. Est-ce que nous vivons encore dans un État de droit ou on ne peut pas contredire ou dénoncer les autorités de la Transition?
En tout cas, les Maliens n’ont pas consenti le sacrifice suprême en mars 91 pour subir de nouveau dans leur chair, dans leur âme et dans leur esprit les violences d’un État policier qu’ils croyaient abolis pour toujours.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate- Mali