Les ressortissants des cercles de Douentza et de Koro ont organisé le dimanche 27 mai 2018, au Palais de la Culture, une assemblée générale d’informations afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur la situation que prévaut actuellement entre les Dogons et les peuhls. Cette rencontre sous le thème : Insécurité au pays Dogon, genèse et évolution, a réunie plus de trois cents participants composés entre autres de Dogons, Peulhs, Bozos, Sonrhaï, Tamasheks etc.
L’information sur la genèse et l’évolution de cette situation d’insécurité concernait plusieurs zones du pays Dogon. Les populations de ces zones sont en conflit avec les peuhls depuis un certain temps maintenant alors que ces deux communautés ont toujours su cohabiter ensemble et dans le respect. Aux dires des intervenants, les groupes armés peuhls qui attaquent aujourd’hui les villages Dogons sont manipulés par certains intellectuels de leurs communautés.
Le Président de la commission d’organisation de cette rencontre, Amadou Hamadaga Angoiba, 9ème vice-président de l’APCAM et président du bureau de la région de Mopti, a expliqué, qu’ils ont jugé nécessaire de communiquer pour lever l’amalgame. Selon lui, c’est pour arrêter des velléités malveillantes montées de toutes pièces par certaines personnes.
En effet, il dira que de 2012 à nos jours, leur communauté a connu beaucoup d’attaques, des tueries ou des assassinats prémédités, des vols de bétails etc. mais qu’ils n’ont fait aucune plainte ni revendication. « On nous avait toujours fait croire que c’est des djihadistes. De plus en plus, le comportement de certains, le témoignage d’autres nous laissent mieux comprendre le problème », a-t-il souligné.
A l’en croire, l’objectif de cette rencontre est pour mettre un terme aux orchestrations, aux amalgames et aux montages de toute pièce pour faire valoir le bien vivre ensemble qui a toujours prévalu dans la région centre du Mali. C’est regrettable que ces communautés, qui faisaient tout ensemble, se regardent en ennemis jurés, a déclaré Oumar Kansa, un des organisateurs, tout en précisant qu’il faut arrêter de jeter de l’huile sur le feu en se ressaisissant.
Par ailleurs, il a sollicité les plus hautes autorités d’être vigilantes pour qu’une solution soit trouvée au problème du centre du pays qui dépasse d’ailleurs le seul cas des régions dogons.
Ainsi, au cours des interventions le rôle de l’état a été pointé du doigt du fait qu’il n’a pas pleinement joué son rôle ainsi que l’armée aussi qui n’a pas su protéger les citoyens et leurs biens quand elle etait victime d’attaques et d’agressions. Pour eux, c’est des raisons qui ont fait que les jeunes se sont transformés en milices d’auto-défenses afin de protéger les populations. Aussi, ils pensent qu’il est temps, dans l’intérêt de tous, de mettre un terme à ces conflits.
Ousmane Baba Dramé
Source: Le Républicain