Décrétée en décembre 2000 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, le monde entier célèbre, ce 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés. Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux personnes qui ont dû fuir, afin de saluer leur espoir et leur courage de reconstruire leur vie en sécurité.
À la veille de la célébration de cette journée, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo GRANDI, attire l’attention des dirigeants du monde sur la situation du Sahel qui enregistre un nombre croissant de réfugiés et de déplacées internes en raison de la situation sécuritaire qui se dégrade davantage dans ces pays des régions.
En tout cas, dans message publié, en ce 19 juin 2019, sur le site de l’ONU, M. GRANDI prévient que le Sahel va continuer à être « une poudrière pour la région Afrique de l’Ouest, mais pour l’Europe aussi » d’autant qu’entre le Sahel et l’Europe, il n’y a que la Libye.
Si le nombre de réfugiés et déplacés internes maliens est loin des mouvements notés au Nigeria, la situation dans tout le Sahel « inquiète énormément » le HCR. C’est ce qu’a indiqué le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, à la veille de la journée mondiale des réfugiés, celébrée le 20 juin de chaque année.
« La situation au Mali n’a jamais été vraiment résolue. L’insécurité semble s’être déplacée du grand Nord vers le Centre du pays. Elle semble avoir de plus en plus des connotations ethniques entre les Peuls et les Dogons notamment. Nous avons eu des massacres dans des villages », a indiqué M. Grandi.
Selon le Chef du HCR, ce regain de tension cause des déplacements et empêche aux Maliens qui se trouvent toujours dans les pays voisins, depuis 2012, de rentrer chez eux.
« Nous avons une baisse des retours sinon une halte des retours, et malheureusement, nous avons eu du déplacement du Mali vers les pays voisins, notamment le Niger et le Burkina, qui eux aussi ont des problèmes de sécurité aux frontières », a-t-il ajouté.
Plus globalement, l’Agence onusienne estime que la communauté internationale et les pays de la région ont fourni des réponses sécuritaires, mais trouve qu’il faut élargir cette réponse.
« Il faut regarder les causes profondes de cette insécurité qui sont des raisons de sous-développement qui sont très graves. Je pense que si on ne regarde pas ça, de façon plus stratégique, on ne va pas résoudre (la crise au) Sahel », a plaidé M. Grandi.
En attendant, il prévient que le Sahel va continuer à être « une poudrière pour la région, pour l’Afrique de l’Ouest, mais pour l’Europe aussi » d’autant qu’entre le Sahel et l’Europe, il n’y a que la Libye. « Et nous connaissons la situation de la Libye », a insisté M. Grandi.
Par Abdoulaye OUATTARA