Suite aux multiples massacres de la population civile dans la région de Mopti, le Collectif des jeunes de ladite région a organisé, vendredi dernier, une marche pacifique de l’esplanade de la Bourse du travail au Monument de l’Indépendance. Ils étaient plusieurs milliers à répondre à cet appel dont l’objectif était de réclamer la fin des massacres et des violences dans la région de Mopti.
Les manifestants se sont rassemblés après la prière du vendredi, pour réclamer la fin des massacres et des violences devenus le lot quotidien des populations de la région de Mopti. Aux côtés des manifestants, on notait la présence de personnalités importantes de la Société civile, de la classe politique et des associations de toutes les ethnies de ladite région.
Sur les pancartes des manifestants, on pouvait lire: « Non à l’amalgame », « Peuhls et Dogons sont victimes », « Disons non à la haine », « Trop c’est trop », « Bannissons les propos de la révolte », « Je suis Peulh, tu es Dogon, nous sommes tous Maliens », « ça suffit ! Mopti en a trop souffert », « Sécuriser les civils », « Stop à la stigmatisation »…
Au terme de la marche, le porte-parole du Collectif, Bocary Témé a lu un manifeste élaboré dont le contenu sera transmis aux autorités. Dans le document, le collectif dénonce l’incapacité de l’Etat et de ses partenaires à sécuriser les populations. Il y rappelle également le risque de famine puisque les populations paysannes n’ont pas pu cultiver correctement depuis plus de trois ans et beaucoup d’autres problèmes rencontrés par les personnes vivant dans le centre.
Le Collectif, par ce manifeste, revendique et recommande à l’Etat d’assurer, d’une part, une présence en puissance de l’armée dans toute la région de Mopti et environnants, partout où il peut y avoir des soupçons de nids des bandits armés; de mettre en place un dispositif d’alerte précoce permettant aux forces armées d’intervenir rapidement pour éviter le pire; de prendre toutes ses responsabilités en déployant les forces de défense et de sécurité et d’œuvrer pour un retour immédiat de l’administration et de la délivrance des services sociaux de base; de prendre les mesures appropriées pour venir en aide aux déplacés et déployer des moyens nécessaires pour leur retour effectif après sécurisation rapide de toutes les zones; d’impliquer tous les acteurs à la base avec les autorités centrales et locales pour la résolution des crises avec des solutions locales.
D’autre part, le texte demende de procéder à l’identification effective de toutes les milices et instaurer un dialogue direct aux fins de leur désarmement; d’instaurer un dialogue sincère et permanent entre toutes les différentes communautés de la région pour une paix durable; d’accélérer le processus d’opérationnalisation des Régions de San, de Bandiagara ainsi que celle de Gourma en nommant les Gouverneurs dès cette semaine .
Par ailleurs, le collectif décide d’élaborer un mémorandum renfermant des recommandations en termes de propositions qu’il remettra aux autorités compétentes et en assurera le suivi pour sa mise en œuvre.
Abdoul DEMBELE
Source: l’Indépendant
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