La région de Mopti, à elle seule, concentre la moitié des besoins alimentaires. Cette
situation est due à une mauvaise campagne agro-pastorale localisée à certains endroits,
la cherté des denrées alimentaires et aussi l’insécurité qui sévit dans certaines
zones du pays.
Au Mali un peu plus de 3 millions de personnes sont sous pression alimentaire, dont 416.000 personnes en besoin d’assistance d’urgence dès juin prochain. C’est pour faire face à ces risques que les travaux de la 2è session du cadre harmonisé d’analyse et d’identification des populations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle ont démarré lundi dernier à l’Institut national de recherche en santé publique (INRSP).
Le coup d’envoi de ces travaux de 6 jours a été donné par le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum Denon. C’était en présence d’Olivier Lefaye, représentant de l’Union européenne. Le cadre harmonisé est un outil consensuel et fédérateur, implémenté et renseigné à partir des informations issues des différentes enquêtes d’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle réalisées à travers le pays. Les résultats de ces évaluations sont préalablement validés au cours de différents ateliers en vue de bonifier leur utilisation dans le cadre harmonisé. Ces informations issues d’enquêtes sur la vulnérabilité sont, selon Kassoum Denon, renforcées par les données classiques produites par les structures nationales, les partenaires techniques, les ONG, la société civile et toutes autres données de sources crédibles.
Les résultats de la campagne agro-sylvo-pastorale 2018-2019 constituent des éléments les plus déterminants pour l’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans notre pays. Ainsi, en cette fin de campagne agricole, les informations déjà disponibles à ce jour, selon le ministre-commissaire à la sécurité alimentaire, font état d’une production globalement bonne pour les cultures, malgré des baisses de récolte au niveau de certains périmètres rizicoles à cause de la forte crue ayant engendré des noyades.
Selon Kassoum Denon, la baisse de récolte dans certaines zones de cultures pluviales est due à l’insécurité et aux conflits intercommunautaires. L’insécurité grandissante dans certaines zones de productions céréalières et les conflits communautaires ont constitué un véritable frein à l’exécution correcte de certains chantiers agricoles mais, aussi, de la campagne agricole en général et particulièrement dans les zones du Centre du pays, où de nombreux déplacés internes affluent en masse dans les zones urbaines. Ces personnes font aujourd’hui face à des situations alimentaires et nutritionnelles difficiles sur le plan humanitaire, a regretté le ministre commissaire à la sécurité alimentaire. Il a invité les participants à examiner avec professionnalisme l’ensemble des informations mises à leur disposition.
«Le cadre harmonisé est un outil de référence de toutes les actions de sécurité alimentaire conjoncturelle au Mali, c’est pourquoi les résultats de vos travaux sont vivement attendus, pour permettre au gouvernement et à ses partenaires, de finaliser le plan national de réponse élaboré à partir des résultats provisoires», a affirmé Kassoum Denon en s’adressant aux participants. Il a ensuite rendu hommage aux donateurs du dispositif national de sécurité alimentaire en l’occurrence l’Union européenne et le Programme alimentaire mondial, les signataires du protocole d’entente Etat/PTF du dispositif national de sécurité alimentaire.
Selon Olivier Lefaye, représentant de la Délégation de l’Union européenne, les analyses les plus récentes ont montré une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par rapport aux années précédentes. Cependant, cette situation alimentaire et nutritionnelle reste la préoccupation majeure des Maliennes et des Maliens.
L’atelier du cadre harmonisé de novembre 2018 estime à environ un peu plus de 3 millions de personnes sous pression de risque alimentaire et en particulier 416.000 personnes en besoin d’assistance d’urgence dès le mois de juin.
Cette situation, selon Lefaye, est due à une combinaison de facteurs multiples, dont principalement une mauvaise campagne agro-pastorale localisée à certains endroits, la cherté des denrées alimentaires et aussi l’insécurité qui sévit dans certaines zones du pays. Selon Olivier Lefaye à elle seule, la région de Mopti concentre la moitié des besoins alimentaires.
Le représentant de l’UE a encouragé l’ensemble des services techniques et les partenaires et assuré l’engagement de son organisation dans la quête de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Khalifa DIAKITÉ
L’Essor