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Insécurité alimentaire au Mali : Mme Caruso représentante du PAM alerte

Alors que la saison agricole arrive à grands pas, nous avons pu nous entretenir, le 06 juin 2020, avec la directrice représentante du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Mali, Mme Silvia Caruso. Cela, conformément à notre rubrique mensuelle dénommée “Grande Interview du mois”. Dans cet entretien réalisé en vidéo-conférence, la directrice du PAM fait le point sur la situation de l’insécurité alimentaire et explique en long et en large des mesures urgentes à prendre afin de repousser cette crise alimentaire qui touche actuellement environ 5 millions de Maliens dont 3 millions en situation d’urgence. Lisez donc !

Ziré : Bonjour Madame la directrice ! Veuillez vous présenter à nos fidèles lecteurs et lectrices !

Silvia Caruso :Bonjour aux lecteurs et aux lectrices du journal “Ziré” ! Je suis  Silvia Caruso, la directrice représentante du Programme Alimentaire Mondial (PAM) au Mali depuis juillet 2016.

Parlez-nous à présent des missions du Programme Alimentaire Mondial ici  au Mali!

Le Programme Alimentaire Mondial au Mali s’engage à côté des autres partenaires des Nations Unies et à côté du gouvernement du Mali pour l’éradication de la faim et de la malnutrition sous toutes ses formes, à travers l’amélioration et l’appui à l’agriculture.

Cela, dans le cadre de l’atteinte des objectifs du développement durable II (ODD II). Lesquels d’ailleurs encadrent notre mandat. Je tiens à rappeler qu’effectivement la sécurité alimentaire est un domaine transversal, parce qu’il touche la capacité des ménages d’avoir un accès économique à la nourriture, mais aussi un accès physique à la nourriture, de pouvoir avoir une nutrition nécessaire, c’est-à-dire un accès à des aliments nutritifs. Il touche donc plusieurs domaines, au-delà de la politique gouvernementale.

Quand peut-on parler de besoins d’assistance alimentaire ?

Je crois que je peux être plus concrète en me mettant dans le contexte malien. Nous avons malheureusement pu voir ces dernières années qu’il y a eu énormément de conflits intercommunautaires qui ont affecté le centre du Mali où les gens ont dû fuir à cause de l’insécurité, laissant derrière eux leurs biens, notamment les céréales, les champs et souvent avec des pertes de bétails, pour se retrouver sans aucun moyen de survie. Le conflit est aujourd’hui la cause la plus importante de l’insécurité alimentaire au Mali.

Cela s’ajoute aussi à des questions inhérentes au contexte du Sahélien. Comme vous le savez, une grande partie du territoire malien est une zone sahélienne où effectivement il y a des problèmes de sécheresse, des problèmes de changement climatique progressif qui font que les gens qui vivent en milieu rural ont de plus en plus de chocs liés aux climats. Il s’agit des cas de sécheresse et d’inondations qui ont des impacts négatifs, en abîmant les  productions, en les rendant plus difficiles et moins productives.

La troisième cause à cette insécurité alimentaire et qui commence à s’installer est bien la pandémie du coronavirus. Alors, vous vous poserez certainement la question de savoir ce qu’une pandémie sanitaire a à avoir avec une insécurité alimentaire ? Mais, nous avons bien vu qu’il y a eu beaucoup de mesures qui ont été adoptées justement pour essayer d’endiguer cette pandémie qui ont touché à la circulation des biens et des services. Donc, cela veut dire aussi que les marchés ont été affectés.

Par exemple, regardons toutes les populations frontalières qui s’approvisionnent et qui échangent leurs services, leurs biens, leurs produits avec les populations de l’autre côté de la frontière. Vous savez aujourd’hui qu’avec la fermeture des frontières, ces échanges ont été arrêtés créant ainsi une tension sur les marchés qui ne sont pas approvisionnés. Nous avons constaté qu’il y a un déficit de certains produits de première nécessité dans certaines localités qu’on est en train de surveiller de près bien sûr ensemble avec le système d’alerte précoce qui est un système malien, pour détecter ce genre de problème. C’est quand même un facteur de préoccupation pour l”insécurité alimentaire.

Au-delà de cet appel d’urgence lancé à votre endroit, vous les partenaires, est-ce que vous pensez que les efforts déployés par l’Etat suffisent pour changer la donne ?

Il y a eu une forte mobilisation. Nous avons pu avoir même très récemment des rencontres sous l’égide du Commissariat à la Sécurité alimentaire qui, effectivement, à travers les ressources de l’État malien, a mobilisé un grand nombre de céréales dont la distribution a démarré dans certaines régions. Donc, effectivement nous assistons à des mobilisations et de l’État et des partenaires et bien sûr, c’est là aussi que s’inscrit l’action du Programme Alimentaire Mondial.

Selon vous, quelle est actuellement  la situation alimentaire au Mali ?

Bon vous savez, le Mali mène deux fois par an une évaluation de la sécurité alimentaire, selon une méthodologie qui est propre à cette région et qui est propre aux pays voisins. Cette année, cette évaluation a démontré une détérioration marquée de la sécurité alimentaire malheureusement qui démontre qu’environ cinq (05) millions de Maliens sont touchés par l’insécurité alimentairesous différentes formes et divers degrés de sévérité. Mais ce qui nous préoccupe de plus, c’est qu’environ trois (03) millions sur les cinq (05) millions de personnes connaissent une insécurité alimentaire sévère. Cette insécurité alimentaire demande des interventions directes d’assistance alimentaire auprès de ces ménages pour leurs survies. Il s’agit là d’un chiffre si l’on regarde dans le temps, c’est-à-dire si l’on regarde dans la prospective des quatre dernières années, les chiffres ont malheureusement augmenté de manière constante pendant ces quatre années. Effectivement, la situation n’est pas bonne. Le gouvernement du Mali même a lancé un appel d’urgence à tous les partenaires pour pouvoir mobiliser et mettre à contribution toutes les ressources pour couvrir les besoins.

Aujourd’hui, quelles sont les localités les plus affectées ?

Les localités les plus affectées sont notamment les régions qui sont un peu l’épicentre de ces crises alimentaires. Il s’agit des régions du Nord, mais surtout des régions du centre qui sont aujourd’hui assez peuplées et qui, à cause de l’insécurité, ont enregistré un taux très significatif en nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Comment vos équipes interviennent-elles sur le terrain auprès des populations concernées ?

Récemment, nous avons pu lancer un programme de cinq ans pour le Mali. Un programme qui a été présenté à notre Conseil d’Administration, approuvé et validé par le gouvernement malien. Il s’inscrit non seulement dans le programme de cinq ans de relance économique du gouvernement, mais aussi dans la stratégie globale des Nations Unies pour le Mali. Alors, je vais dire en quoi cette stratégie à trois volets est importante.

Un premier volet consiste à s’occuper des cas d’urgence, notamment à court terme. Il s’agit de voir comment prendre en charge les déplacés, les familles des déplacés qui souffrent déjà de la malnutrition aiguë.

Le deuxième volet consiste à dresser le problème structurel sous gestion. Vous savez, cette fragilité est due à un problème climatique. Donc, l’aide de différents programmes permettra de bâtir une résilience progressive auprès de ces populations.

Enfin, le troisième volet est transversal et concerne la société civile, les autorités et les institutions gouvernementales, au niveau décentralisé et centralisé,  pour répondre et mettre à l’échelle ces programmes.

Dans la pratique aussi, si vous me permettez juste de rendre tout cela un peu plus concret, au niveau des activités, dans l’urgence, c’est-à-dire à court terme, le PAM intervient pour remettre aux populations soit un paquet de vivres, soit des coupons alimentaires avec lesquels les gens peuvent aller s’acheter des vivres. Nous appuyons aussi le système sanitaire pour offrir des services nutritionnels et des intrants nutritionnels aux enfants. C’est un travail qu’on fait ensemble avec l’UNICEF pour pouvoir être sûrs que toutes les catégories, notamment les enfants exposés à la malnutrition, les enfants de moins de cinq ans, les mères enceintes et allaitantes, reçoivent tous et à la fois, cette  prise en charge.

Pour le long terme, l’intervention du PAM touche aux communautés en les appuyant pour faire la réhabilitation des infrastructures communautaires, comme des marchés, en utilisant des schémas de rémunération qu’on appelle ‘’Cash for Assets’’.Je dois le dire en anglais, je suis désolée. Ces actions sont combinées avec les repas scolaires pour maintenir les élèves dans les clases et pour encourager les parents à envoyer les enfants à l’école. Il y a aussi  l’appui aux petits producteurs pour mieux se structurer, pour pouvoir mieux produire et mieux vendre sur la scène commerciale, donc, à travers cela aussi, augmenter leurs revenus de manière progressive. Voilà en gros, notre mode d’intervention en étroite collaboration avec les autres partenaires des organisations des Nations Unies, mais aussi avec les ministères qui ont ces programmes déjà inscrits dans leurs plans de travail.

Depuis quelques années, le Mali traverse une crise multiforme. Dites-nous en quelle année le nombre de personnes en besoin d’assistance  humanitaire a été le plus élevé ?

Vous voulez dire depuis 2012 à nos jours ?

Exactement !

Bon j’ai quelques chiffres en tête et je vais aller un peu plus loin comme vous l’avez demandé, même si je suis arrivée ici en 2016. En fait, tout de suite après la crise de 2012-2013, il y a eu une grande crise d’insécurité alimentaire qui était surtout due aux déplacements massifs des populations du Nord qui avaient fui certaines régions. Avec un grand effort en 2014 et la signature de l’Accord de paix, les populations ont pu rentrer chez elles en 2015. Aussi, a-t-on vu une amélioration substantielle de la situation d’insécurité alimentaire. Malheureusement, à partir de 2016 avec la crise déclenchée au centre, on a pu observer une remontée de la situation d’insécurité alimentaire et cette fois-ci, la crise s’est installée on va dire de manière importante, notamment dans la région de Mopti. En 2018, avec les problèmes de tension, notamment de conflits intercommunautaires, l’augmentation des déplacements et une grande sécheresse, il y a eu la combinaison des deux facteurs.

Aussi en 2019, la situation s’était un peu améliorée, mais malheureusement la situation s’est, de nouveau, dégradée avec les mêmes facteurs de violence. De 2019 à nos jours, on a donc vu un redoublement du nombre de déplacés internes au Mali.

Parlez-nous maintenant des résultats obtenus de vos actions surtout en 2019 !

En 2019, le Programme Alimentaire Mondial seul à pu contribuer à assurer les besoins d’au moins un million de personnes. Des personnes de toutes catégories confondues. On a pu toucher un million de Maliens à la fois à travers des interventions d’urgence, mais aussi à travers nos programmes de résilience.

Je voudrais aussi rappeler que je suis particulièrement fière du fait que 2019 a vu vraiment un renforcement de collaboration et de partenariat avec le Commissariat à la Sécurité alimentaire qui a pu fournir plus de quatre (04) tonnes au PAM, pour contribuer à la mise en œuvre du programme national de réponse. Donc depuis une année, on est en train de faire une action conjointe en synergie d’actions assez importante et c’est vraiment à saluer.

Madame la directrice, il faut dire que ces résultats n’ont pas été obtenus sans difficultés. Alors quelles sont les difficultés auxquelles vos équipes sont souvent confrontées sur le terrain ?

Les difficultés sont multiples, mais moi je voudrais dire d’abord que je suis très fière du travail que toute l’équipe du PAM a pu accomplir. Nous avons plus de 200 staffs composés à 85% de Maliens et qui sont pour la plupart du temps sur le terrain auprès des communautés. Plus de 100 d’entre eux sont basés de manière permanente dans les régions. Les autres sont, soit dans la capitale ou aussi dans d’autres régions du nord comme au centre et ils voyagent constamment.

Non ! Comme vous le dites, tout cela ne peut pas se faire sans difficultés. On a plus d’une centaine de partenaires qui sont aussi des partenaires opérationnels dont je salue le travail au passage, leur travail qui est essentiel ; c’est en majorité des organisations de la société civile malienne, des ONG nationales. Alors le grand défi auquel nous tous, c’est-à-dire le PAM, le staff sur le terrain, le staff de nos partenaires, sommes confrontés, est certainement la situation d’insécurité. La situation d’insécurité et de conflit qui pose un défi spécifique pour l’accès constant et régulier aux communautés concernées. Cela  reste l’un des grands défis, mais aussi il y a un défi plus récent mais qui est important : il s’agit de la pandémie de Coronavirus.

Avec la déclaration de la pandémie au mois de mars 2020, un travail très important a été fait pour réadapter notre moyen de travail. Parce que nous nous sommes conformés aux mesures annoncées par le gouvernement du Mali en terme de prévention, mais aussi nous nous sommes assurés que nos partenaires soient équipés de manière adéquate pour se protéger et pour protéger les communautés avec qui ils travaillent. Donc, cela constitue aussi un défi récent, mais quand même un défi important qui demande une structuration de la manière de faire notre travail pour respecter les mesures barrières à tous les niveaux et au sein du programme.

L’autre défi est aussi l’impact de la fermeture des écoles qui a entraîné la suspension des cantines scolaires, un programme très important, un programme-clé que le gouvernement du Mali aussi a mis au centre de son agenda social et qui a subi un ralentissement, voire une suspension à cause de la fermeture des écoles. Des dispositions sont maintenant prises avec le ministère de l’Éducation pour une bonne alternative d’appui aux enfants en année scolaire pour qu’ils puissent aussi de plus en plus bénéficier d’un enseignement à distance et aussi pour une adaptation ; les autres programmes ont été mis en place pour qu’au fur et à mesure, l’on puisse atteindre le même niveau de vitesse d’avant COVID-19.

Vous avez beaucoup parlé des défis à relever à court et à long terme. Maintenant parlez-nous aussi des perspectives déjà en cours pour l’année 2020 ?

Pour les perspectives 2020, je crois qu’il y a deux points à souligner : premièrement, malgré tous ces efforts, les besoins vont augmenter et même sont en augmentation. Globalement la communauté humanitaire fait face à des besoins plus importants et donc des besoins de financement tout autant importants. Bien-sûr, il y a eu une grande mobilisation de la communauté internationale en appui au Mali, à la fois pour soutenir la réponse aux besoins alimentaires pendant la saison de culture, mais le cadre financier reste important et avec l’augmentation des personnes dans les besoins. Aujourd’hui, pour juste parler de nos besoins au Programme Alimentaire Mondial, on cherche 70 millions d’ici la fin de l’année, pour pouvoir mettre en œuvre à 100% notre plan de travail 2020. Cela est effectivement une préoccupation pour 2020. Maintenant sur un coté plus positif, je vais dire que cette mobilisation qu’il y a eu autour du Plan National de Réponse sous la coordination du Commissariat à la Sécurité alimentaire, la volonté et la proactivité de nos partenaires restent maximales et augmentent. Nous avons vraiment quelque chose à faire remarquer : nous avons vu qu’en dépit des complexités qui existent, les partenaires et notre staff sont toujours là sur le terrain, dans les régions pour pouvoir vraiment assurer que le programme soit mis en œuvre à temps, à l’heure et à la dimension nécessaire.

Vous avez tantôt parlé de la pandémie du Coronavirus qui a bouleversé pas mal de programmes à travers le monde. Elle a certainement laissé des séquelles chez les partenaires. Comment le programme alimentaire compte s’y prendre ?

Effectivement, pour la pandémie nous avons fourni, commandé, acheté et donné un grand nombre d’équipements de protection au personnel, dont les masques, les gangs, les stations de lavage des mains dans tous les endroits où il y a des activités, ainsi que des thermomètres pour la prise de température systématique. Aussi, on a pu avoir l’appui du staff du ministère de la Santé du Mali qui est venu collaborer étroitement avec nos équipes et qui continue de collaborer avec le PAM et avec tous les agents pour pouvoir continuer à passer les messages de sensibilisation et d’éducation sur les mesures barrières.

Donc, malgré toutes ces difficultés, la continuité des opérations humanitaires pourra être bien assurée !

Nous gérons ici au Mali pour le compte de la communauté humanitaire, des vols humanitaires qui transportent des travailleurs humanitaires d’une région à une autre et de ces régions vers Bamako. Une fois la pandémie a commencé à bloquer beaucoup de ces trafics aériens mais le programme alimentaire mondial a aussi monté une opération mondiale pour des vols humanitaires pas seulement à l’intérieur du Mali, mais aussi entre le Mali et les autres pays de la région, les autres pays d’Afrique même en Asie, en Europe et aux Etats-Unis. C’est un effort majeur pour assurer la continuité des opérations humanitaires pas seulement au Mali, mais dans le monde pour pouvoir permettre de la capacité additionnelle humaine.

Dans la mise en œuvre de toutes ces actions, quel est le cadre de collaboration entre PAM et l’Etat du Mali ?

Nous sommes, je dirais, privilégiés. Le PAM, je pense, existe au Mali depuis les années 70.  On a une relation très solide, très constructive avec toutes les composantes des différents gouvernements du Mali. Bien sûr, il y a effectivement des secteurs du gouvernement avec lesquels nous travaillons plus étroitement parce qu’ils sont concernés par les objectifs de développement durable pour lequel nous travaillons, notamment j’ai cité plusieurs fois le Commissariat à la Sécurité alimentaire, mais aussi le ministère de l’Agriculture et celui de l’Éducation pour tout ce qui concerne le travail sur le plan scolaire et avec le ministère de la Santé qui, comme vous le savez, est mandaté pour mener toute la réponse nutritionnelle.

J’ai constaté pendant les quatre années que j’ai faites au Mali, au moins deux points majeurs sont à signaler et qui me sont comme une réussite. Il s’agit de la politique de sécurité alimentaire et nutritionnelle pour lesquelles il faut donner crédit au gouvernement qui a posé des jalons par rapport à l’objectif 5,0 et aussi une importante analyse qu’on appelle le coût de la faim que le gouvernement a menée. Une étude sous l’égide du ministre des Finances aujourd’hui premier ministre, ministre des Finances a pu rendre visible le fonctionnement du point de vue social et économique des questions de l’insécurité alimentaire. Donc, nous sommes très confiants et cela ne peut que aller mieux tout en sachant qu’effectivement comme vous l’avez dit la crise est multiforme et il y a plusieurs aspects qu’il faut prendre en compte.

Mais, j’aimerais ajouter quelque chose au risque d’être longue. Souvent on dit qu’il faut résoudre la crise sécuritaire. Effectivement, la paix, elle est primordiale, mais je crois aussi que l’insécurité alimentaire, la faim et la paix sont étroitement liées. Ce n’est certainement pas l’ensemble des raisons, mais beaucoup de conflits au Mali sont des conflits sur les ressources naturelles. Il s’agit aussi des conflits sur les moyens d’existence. Donc investir dans la sécurité alimentaire, investir dans la résilience des populations de moins en moins en mesure de subvenir à leurs besoins est une grande contribution à la stabilité d’un pays.

Madame la directrice nous arrivons au terme de cette grande interview. Quel est votre mot de la fin ?

Merci beaucoup ! Vous savez, c’est une grande opportunité que vous me donnez. Effectivement, moi je suis tout près de la fin de ma mission, après ces quatre ans. Quand on arrive à la fin de sa mission, on est toujours obligé de tirer un bilan et donc je crois que vous m’avez offert l’opportunité de partager cette réflexion. Je vais répéter ce que je venais de dire tantôt par rapport à la nécessité d’assurer une sécurité alimentaire auprès des populations et la résilience comme un des piliers de la stabilisation et de la paix dans ce pays. J’en suis fortement convaincue. Mon dernier mot est de dire que nous sommes à côté du gouvernement pour l’atteinte des ODD qui est fondamental pour le retour de la paix et pour la stabilisation du Mali.

Amadou Basso

Source : Ziré

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