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Inondations d’août 2013 : Qui sanctionner ?

C’est tout à fait normal que le gouvernement sanctionne. Mais il s’agit de sanctionner les vrais auteurs et non les agneaux sacrificiels. 

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Le mardi 22 avril, le conseil des ministres a entendu une communication écrite sur les inondations survenues à Bamako le 28 août dernier. La communication écrite annonçait plusieurs mesures pour prévenir de telles catastrophes dont des sanctions contre les responsables. 24 heures après, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité envoie une lettre confidentielle au gouverneur du district de Bamako qui, à son tour, saisit d’une demande d’explication les maires des communes I et IV. Mieux, le gouverneur somme la maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, de lui fournir, dans les 24 heures, des explications. La commune de cette dernière, faut-il le rappeler, a été la plus touchée par cette catastrophe comme le révèlera d’ailleurs une étude commanditée par la mairie.

 

Les empiètements des servitudes de marigots qui constituent les 90% des victimes des inondations en commune I sont des situations de faits. Elles ne font l’objet d’aucun document administratif de propriété. S’agissant des créations de parcelles de rajout, les parcelles régulières dans le lit du marigot (Farakoba), l’application de plans non approuvés et le maintien par voie de régularisation, les services techniques n’ont pas établi un état des lieux réels attestant l’établissement des documents formels par la Mairie. De nombreuses familles déguerpies et recasées ont décidé de rester en dépit des différentes interventions des services techniques de la mairie. « Ça fait 30 ans que nous sommes là, l’eau n’est pas rentré chez nous », disaient certains habitants aux enquêteurs.

 

 

Cibler les vrais  coupables et non les agneaux  sacrificiels !

Une évidence : toutes ces situations sont antérieures au mandat de l’actuel conseil communal. L’une des spécificités de la commune I est que six quartiers sur neuf sont encore dans le spontané. Ce qui veut dire que leur réhabilitation n’est pas terminée et que les différents plans ont été soumis à l’autorité de tutelle pour approbation. Et cela depuis plusieurs années.

 

 

Quant aux stations Soukouna et Songho, elles ont été affectées sur instruction des services techniques après des avis favorables. C’est la décision n°0255/GDB-CAB du 11 mars 2011 portant attribution d’une parcelle de terrain à usage commercial en commune I du district de Bamako signée par le gouverneur Ibrahim Féfé Koné qui a attribué l’espace de la station Soukouna à Gaoussou Badié Soukouna, par ailleurs 2ème adjoint. Le Challenger a pu se procurer une copie de cette décision du gouverneur du district et de l’étude d’impact environnemental et social que Gaoussou Badié Soukouna a fait faire. De témoignages concordants recueillis certifient l’opposition de Mme le maire à la réalisation de ce projet. Il nous revient que les démarches relatives à l’installation de la station Songho, appartenant à Ibrahim Karembé remontent à l’année 2012.

 

 

A la lumière de ces éléments, les inondations du 28 août 2013 peuvent être difficilement imputables aux autorités locales surtout lorsqu’elles n’ont pas délivré les autorisations. Mieux, on ne peut pas parler d’illégalité dans les cas où les opérations ont été validées par les autorités de tutelle. Aussi, il est clairement établi que l’une des causes de ces inondations est le non curage des grands collecteurs pendant les trois dernières années suite à l’inaction du gouvernement. C’est tout à fait normal que le gouvernement sanctionne. Mais il faut être juste afin que les sanctionnés ne trouvent rien à redire. Il s’agit de sanctionner les vrais auteurs et non les agneaux sacrificiels.

 

Affaire à suivre

Par Chiaka Doumbia  

 

SOURCE: Le Challenger

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