Bamako a abrité, du 16 au 17 juin dernier, la deuxième rencontre des ministres francophones de l’enseignement supérieur et de la recherche autour de l’Initiative pour le Développement du Numérique dans l’Espace universitaire francophone (IDNEUF-2). La cérémonie d’ouverture a été présidée par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita dans la salle des banquets du Palais de Koulouba. Une cérémonie à l’issue de laquelle la Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie et non moins ancienne Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, a été décorée de la Grand-croix de l’Ordre National du Mali par le président de la République. La prochaine édition de ces rencontres aura lieu au Maroc au printemps 2017.
Le ministre de l’Enseignement supérieur du Mali, Me Mountaga Tall, a rappelé dans son allocution que « le développement du numérique est un enjeu fondamental pour nos systèmes universitaires et les défis à relever sont titanesques. » Ces défis sont notamment financiers, puisque l’autre obstacle majeur que constitue la langue n’existe pas. Le rendez-vous de Bamako était à la fois l’occasion de lancer le métaportail et surtout de discuter du financement de l’initiative.
La représentante du Secrétaire d’Etat français à l’enseignement supérieur et à la recherche, Simone Bonnafous, a au nom de son ministre, Thierry Mandon, empêché, transmis les amitiés de la France, organisatrice de la première édition, au Mali et aux représentants des pays francophones présents à la rencontre. Madame Bonnafous a profité de cette occasion pour remettre solennellement le flambeau de l’organisation au ministre malien de l’Enseignement supérieur, Me Tall.
Très émue et dans un ton poétique, Michaëlle Jean a émerveillé l’assistance et a touché le chef de l’Etat malien par sa maîtrise de la langue de Molière, mais surtout pour ses mots tendres à l’endroit du Mali. Au pupitre, la Secrétaire Générale de l’OIF, candidate soutenu par le Mali pour la succession d’Abdou Diouf, n’a pas manqué de témoigner sa reconnaissance à notre pays et a réitéré son soutien au peuple du Mali dans la crise sans précédent qu’il traverse. Le Mali est « un pays que j’aime depuis longtemps. L’Afrique, berceau de l’humanité, le lieu de toutes les origines, coule dans mes veines », a confié celle qui est née à Haïti.
Occasion pour l’ancienne Gouverneure Générale et Commandante en chef du Canada de rappeler que les défis sécuritaires et le terrorisme sont communs à tous et nécessitent une mutualisation des forces.
Elle s’est félicitée de l’Initiative qu’est l’IDNEUF et ses concepteurs, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et Jean-Paul Gaudemar. Le métaportail qu’est l’IDNEUF, a-t-elle expliqué, « est un levier des apprentissages ; le premier moteur de recherche francophone des ressources pour se former et d’enseigner dans une foule de domaines dont la pédagogie numérique, les NTICs, etc. qui modifient notre rapport au savoir et à la transmission de la connaissance. » L’IDNEUF, ce sont 40 000 ressources numériques produites par la France, le Québec, le Sénégal, le Burkina Faso…C’est la découverte de territoires inconnus, ajoute Michaëlle Jean.
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a quant à lui, rappelé l’importance du développement des TICs pour « l’avenir de nos identités. » L’IDNEUF apparaît pour IBK comme une belle opportunité pour un pays comme le Mali où la capacité d’accueil dans l’enseignement supérieur est réduite faute d’infrastructures adéquates. Il est impératif, dira-t-il, d’inscrire nos pays dans cette mouvance avant de rappeler les grands axes de la stratégie plan Mali Numérique 2020, et a promis que dans le cadre du projet Donniya, chaque étudiant malien recevra un ordinateur au cours de l’année scolaire 2016-2017.
A l’issue de la cérémonie, la Secrétaire Générale de l’OIF a été élevée à la dignité de Grand-croix de l’ordre national du Mali.
Les ministres francophones, venus à Bamako, saluent le travail de l’AUF et apprécient la présentation du métaportail dont ils ont approuvé et validé le lancement. Mais, ils ont appelé à la poursuite sur trois ans de la construction du métaportail.
Hamadoun Kara
Source: L’Enquêteur
