Ras-le bol des populations face à l’impraticabilité des routes. Les passagers quittant de nos jours Bamako pour Kayes et d’autres localités du pays subissent toute sorte de tracasseries. Une situation faisant suite à l’inaptitude, peut-on le dire, des plus hautes autorités du pays et singulièrement l’actuelle cheffe du département des Transports et des Infrastructures à réhabiliter lesdites infrastructures routières.
Les citoyens quittant Bamako pour Kayes et d’autres localités ne font pas face à l’insécurité seulement. Parmi leurs préoccupations figure la dégradation chronique des routes. La dégradation des routes demeure de plus en plus un sujet délicat. Ils sont de nos jours nombreux, hommes comme femmes, à subir toute sorte de « calvaire » pendant leur déplacement. L’état des routes fait que des accidents sont presque devenus inévitables. Excepté les chauffeurs aguerris, il est même fortement déconseillé aux autres conducteurs d’éviter toute fréquentation de cette voie courant la nuit. « L’état de la route Kayes-Bamako est vraiment déplorable. Dans certaines localités, on ne troupe même pas de goudron. Toutes les traces du goudron sont effacées au niveau de certains endroits. À certains niveaux, les chauffeurs sont obligés de descendre de la voie principale en empruntant un autre chemin à cause de l’état de route », témoigne une source fiable. Ce problème existe depuis longtemps. Des dénonciations se prolifèrent en la matière, mais les autorités en charge du volet préfèrent le silence radio. Comme corollaire, peut-on dire, la situation en lien avec la réhabilitation de nombreux axes n’a bougé d’un iota. Bien vrai que de nombreux efforts ont été fournis dans plusieurs domaines par les autorités de la transition, il demeure ainsi clair que Mme Dembélé Madina Sissoko, non moins ministre des Transports et des Infrastructures sous l’ère transitoire n’a, pour l’instant, trouvé aucune solution à ce problème. L’actuelle ministre semble être inapte en la matière, alors que cette route a toujours joué un rôle prépondérant dans l’économie malienne. Cela, par le fait que des conteneurs et autres véhicules de transports quittent le territoire sénégalais en passant par Kayes avant d’atteindre Bamako avec des marchandises et plein d’autres choses contribuant au développement de l’économie nationale. Face à ce contexte difficile, des voix se lèvent, depuis quelques jours, pour manifester leur désolation aux plus hautes autorités. Il s’agit des membres du mouvement « je suis les routes de Kayes » et leurs alliés. Sur la base d’une lettre adressée au Gouverneur de la région, ils ont fait part du blocage de tous les axes de Kayes. Un blocage qu’ils envisagent faire en date du 20 mars prochain. « Le mouvement je suis les routes de Kayes et ses alliés décident de bloquer tous les axes routiers, le 20 mars 2023 pendant 24 heures (du lundi 00h00mn à mardi 00Hmn) sur toute l’étendue de la région de Kayes, si nos doléances ne sont pas satisfaites ».Les mouvements sollicitent la réhabilitation de la route Kayes-Sandaré-Diéma, en plus de la réhabilitation de l’axe Kéniéba-Kita passant par le cercle de Kati. Des routes qui, de nos jours, correspondent à une véritable chienlit autant pour les chauffeurs, les propriétaires de véhicules que pour les passagers. Dans la correspondance adressée au Gouverneur de Kayes, les mouvements plaignants requièrent la reprise des travaux de la route Kayes-Yélimané ; les travaux d’entretien de l’axe Kayes-Diboli ; le financement de la route Sadiola-Kéniéba en passant par celui de l’axe Kayes-Aoura et Kiffa. Ce n’est pas tout. Le mouvement « je suis les routes de Kayes » et ses alliés plaident pour le financement du pont de Bafoulabe et ses annexes axes, à savoir : Babaroto-Oualia-Toukoto et Kita. Certes la correspondance a été adressée au chef de l’exécutif régionale de Kayes, mais tout porte à croire que ces domaines relèvent de la compétence exclusive de la ministre Madina Sissoko. À défaut d’avoir de remède pour la réhabilitation de l’axe Kayes-Bamako, la question se pose à savoir si le département reste également incapable à réparer au moins l’une de ces routes citées par les citoyens de la région. Il va forcément attendre la fin de la transition pour la relance de ces travaux d’entretien et de réparation de ces routes ? Le contribuable ayant toujours décrié la problématique va ainsi continuer à être victime de collisions, voire de partes énormes de marchandises liées aux mauvais états des axes ? En tout état de cause, la ministre Sissoko et son staff demeurent fortement interpellés sur ce sujet. Seront-ils en mesure de satisfaire à ces griefs en cette période où les jalons d’un Mali nouveau et refondé doivent être posés ?
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS