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Infertilité : un problème de santé publique

Accueillir un nouveau-né dans une famille est synonyme de joie. Malheureusement certaines familles sont privées de cette sensation merveilleuse, à cause de leurs difficultés ou incapacité à enfanter. A tort le plus souvent au Mali, ce sont les femmes qui paient le tribut et répondent de l’absence d’enfant dans le couple, quand bien même les causes soient multiples et n’épargnent pas l’homme.

L’infertilité peut se définir comme étant la difficulté à concevoir un enfant ou encore l’impossibilité pour un couple de concevoir et donner naissance à un enfant après un an de vie conjugale régulière, selon l’OMS. De nos jours, dans le monde 40% des causes de l’infertilité se retrouvent sur le facteur féminin, et 40% sur le facteur masculin. Le reste s’explique par des facteurs mixtes ou d’origine inconnue. Particulièrement au Mali l’infertilité est devenue un problème de santé publique et affecté 15 à 17% des couples.

De nombreuses familles maliennes sont confrontées a ce problème, surtout les nouveaux mariés dont tout le monde attend avec impatience l’avènement du premier né du couple.  A peine six mois de mariage seulement, les femmes commencent à se soucier d’avoir un enfant alors que selon les spécialistes en gynécologie il faut attendre un an pour déclarer un individu infertile. La famille est le premier poids que supporte la femme par rapport à la venue d’un nouveau-né, car juste après quelques mois de mariages,  la belle-famille s’inquiète.

Or le problème d’infertilité n’est pas seulement dû à la femme, l’homme peut aussi avoir sa part de responsabilité selon les cas. Selon le docteur Moussa Balla Coulibaly, gynécologue à la clinique La Vie de Banconi, «les causes générales de l’infertilité chez l’homme aussi bien que chez la femme sont nutritionnelles. L’alimentation compte beaucoup dans la vie d’un être humain et la consommation de certains produits peuvent entraîner l’infertilité». Et d’ajouter que l’infertilité, a à la différence des autres maladies, ne présente pas de symptômes qui se manifestent par des signes cliniques et qu’on ne s’en rend compte que lorsque le couple n’arrive pas à donner naissance à un enfant après un an de vie commune. Pour le médecin, en cas de problème, le traitement pour enfanter doit être soumis au couple, c’est à dire la femme et le mari.

Le Dr Coulibaly indiqué que les causes liées à l’infertilité sont nombreuses tant bien chez la femme que chez l’homme, quoique les femmes s’en soucient plus que les hommes. Chez l’homme on rencontre l’azoospermie (absence de sperme), oligospermie (la présence de sperme en quantité anormale) et asthénospermie (une faible mobilité de sperme). En revanche, chez la femme, les causes sont plus nombreuses, à savoir  l’utérus inhospitalier(Il arrive que l’œuf ne parvienne pas à s’implanter dans la cavité utérine à cause d’une malformation ou de la présence de fibromes ou de polypes dans l’utérus), des ovaires capricieux qui perturbent l’ovulation(la présence de microkystes aux ovaires), une muqueuse utérine trop fine empêchant l’embryon de s’accrocher ou, à l’inverse, trop exubérante), trompes obstruées (une infections des trompes de Fallope). Il existe aussi des cas d’avortements multiples des jeunes filles et l’utilisation des contraceptions (la pullule etc) avant le mariage, relève le docteur Coulibaly en mentionnant par ailleurs les cas d’infertilité imputable à une infection qui sont pour la plupart majeure trop tard pour se prêter à un traitement adéquat.

Il arrive aussi que ni l’homme, ni la femme, ne puissent avoir d’enfant de façon naturelle, explique le gynécologue, en insistant sur les corrélations entre les infections sexuelles ainsi que l’alimentation sur la fertilité.

Aly Poudiougou

Source: Le Témoin

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