Au moment où la demande de batteries est plus que jamais élevée au Mali, la Société Malienne de Piles (SOMAPIL) connaît la pire crise de son histoire. L’entreprise a cessé presque d’exister en dépit des opportunités qui s’offrent à elle. Pour les observateurs, la SOMAPIL est l’exemple type de la faillite des privatisations des entreprises nationales qui auraient pu sortir des millions de la pauvreté. Aucun plan de redressement de la société n’a été un succès. La dernière trouvaille était la conversion annoncée en 2021 où l’on apprenait que la SOMAPIL planifiait sa transformation en produisant notamment des batteries.
Jusqu’à preuve du contraire, les Maliens n’ont pas vu la couleur des batteries promises. La direction de l’entreprise est tout simplement incapable de répondre aux défis de l’heure. On se demande comment la société a été privatisée pour tomber entre les mains de gens aussi inexpérimentés et incapables de s’adapter. On se souvient qu’ en 2010, les travailleurs de la SOMAPIL ont observé une grève de 72 heures. Cet arrêt de travail avait pour but de manifester leur mécontentement face à la non satisfaction de leurs revendications. A l’époque, le Secrétaire Général du comité syndical de la SOMAPIL, Issa Bengaly a expliqué qu’en 2005, suite à la crise du Zinc, matière indispensable à la fabrication des piles, la société avait décidé d’arrêter la production des piles tout en exportant des piles de la Chine.
Cette situation n’a fait que détériorer la société, à réduire significativement l’effectif des travailleurs et à supprimer les primes des autres maintenues. L’argent obtenu de la vente d’emballages des matières premières qui revenait aux travailleurs avait été repris par la direction de la société. Les travailleurs ont accepté cette situation pour sauver la société. Mais en 2008, le prix du zinc a chuté et la production a repris. Par contre, la situation des travailleurs n’avait pas changé et ces derniers ont décidé de déposer sur la table de la direction un cahier de charge comprenant les doléances dont la restauration de la prime des travailleurs, l’avancement et le reclassement des travailleurs et la reprise en main de la vente d’emballage des matières premières par les travailleurs.
Au moment des faits, une première grève a été déclenchée à l’issue de laquelle les travailleurs n’ont obtenu aucune satisfaction. Ils étaient butés à l’indifférence d’une Direction peu soucieuse de la cause des plus faibles. Le comité syndical avait adressé une correspondance à l’Inspection du travail qui à son tour avait conduit une médiation qui n’avait pas marché. Depuis, la situation de l’entreprise ne s’est jamais améliorée. Alors que le Mali entre dans la production du lithium, la SOMAPIL demeure hors de compétition
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