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Droit des filles au Sahel: Plan International dévoile des défis

« Les droits des filles au Sahel sont plus que jamais menacés » indique le rapport de Plan international publié en juin 2023. Ce nouveau document révèle que les filles vivant au Sahel central, en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, font face à des choix impossibles, entre leur éducation, leur sécurité et l’accès à la nourriture. Dénommé « Des choix impossibles, des voix ignorées » , ce rapport explique comment la faim et les conflits portent atteinte aux droits des filles dans ces régions.

Cette nouvelle enquête de Plan international qui s’est appuyée sur les résultats de ses deux rapports d’études précédentes résume que les filles sont encore plus exposées à toutes les formes de violences.
Dans ce rapport, l’organisation humanitaire indique qu’en désespoir de cause, les filles et leurs familles avaient adopté des stratégies d’adaptation négatives, notamment la séparation familiale (lorsque les parents partent, laissant les filles s’occuper de leurs frères et sœurs), l’abandon scolaire, le mariage précoce et forcé, l’exploitation sexuelle et le travail des enfants.
Selon Plan International, ces choix impossibles sont imposés aux filles par les circonstances, et ne sont donc pas de véritables choix.
« Leur droit à un développement égal aux garçons est extrêmement menacé » notifie le rapport ; tout en témoignant que les filles de Gourma-Rharous, au Mali, ont déclaré qu’en raison du conflit armé, elles avaient peur de quitter leur maison pour acheter de la nourriture, faire du petit commerce, ramasser du bois ou rendre visite à leurs parents dans les villages voisins.
Aussi, le même document indique que la conjugaison des conflits et de la pauvreté ainsi que des impacts du changement climatique sur les ressources naturelles, l’agriculture, les moyens de subsistance et la disponibilité et l’accessibilité des denrées alimentaires placent les filles dans une situation où elles doivent faire ces choix inconcevables.
Ainsi, au Mali et au Burkina Faso, 45% et 34% des filles respectivement ont indiqué qu’elles travaillaient habituellement pour gagner de l’argent, mais que la crise avait réduit leur capacité à faire du petit commerce et à avoir un revenu, indique le rapport.
Il a aussi relevé que les tâches essentielles, telles que la collecte de l’eau et du bois incombent aux filles et aux femmes, mais en raison des conflits, de la destruction des fontaines et de la sécheresse, elles doivent parcourir des distances de plus en plus grandes pour s’exposer encore plus à la violence, notamment de la part des groupes armés.
Dans son rapport, Plan international a rappelé que la crise au Mali et au Niger a commencé il y a plus de dix ans, et que depuis lors, la violence s’est propagée au Burkina Faso où les chiffres sont les plus alarmants, avec plus de 2 millions de personnes déplacées internes 4 sur les 2,7 millions officiellement enregistrées au Sahel centrale.
Ainsi, la crise est exacerbée par les tensions intercommunautaires, les déplacements de population, la hausse des prix des denrées alimentaires et la crise climatique.
Avant cette crise, il a fait savoir que les filles étaient déjà très exposées aux violences basées sur le genre (VBG), les normes sociales amplifiant les inégalités de genre et les institutions chargées de les protéger étant peu efficaces.
De ce fait, le rapport explique que la plupart des cas de violences sexuelles ne sont pas signalés ou sont traités de manière informelle au Mali et au Burkina Faso.
« Le stress supplémentaire causé par les conflits, la faim et les impacts du changement climatique aggrave ces facteurs et accroît le risque global de violences basées sur le genre » peut-on lire dans le document.
Selon Plan International, ces conflits ont entraîné des fermetures d’écoles, exacerbant les taux de mariages d’enfants.
Explique-t-il que les filles sont mariées, car leurs parents souhaitent obtenir une dote, réduire le nombre de bouches à nourrir dans le foyer, ou les protéger des grossesses hors mariage et les mettre à l’abri de la violence due au conflit.
Signalons qu’en 2019, le Mali affichait l’un des taux de mariage d’enfants les plus élevés au monde.

PAR AMINA SISSOKO

Source : Info Matin

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