Des centaines de Maliens ont investi les rues de Bamako, pour exprimer leur indignation et colère face à l’imbroglio à Gao et à Kidal, dernier bastion des rebelles du MNLA et de tout ce que le Mali compte comme groupes terroristes. Ils ont exigé de la force onusienne le respect des valeurs sacrées du peuple malien.
Ils étaient nombreux, ce jeudi, jeunes, femmes et vieux au Carrefour des jeunes pour dire leur ras-le-bol face à la confusion créée par la Minusma à Gao, marquée par la mort de trois manifestants.
Le slogan était « A bas la politique onusienne au Nord ! Le Mali ou la mort, nous vaincrons ! ». Selon les organisateurs, l’ambigüité semble être la politique adoptée par la communauté internationale dans la gestion de la crise au Nord. « Trop c’est trop, il est temps que la Mission des Nations unies pour la stabilité au Mali arrête la politique politicienne. Nous sommes un peuple souverain. Le Nord ne doit pas faire l’exception », a tonné le porte-parole du Collectif pour la défense de la République, Mohamed Youssouf Bathily.
Selon le porte-parole du Collectif pour la défense de la République, la Minusma est en train de dépouiller notre honneur et nous asservir au grand plaisir des Judas. « La communauté internationale doit savoir que le MNLA n’est qu’une association de criminels, de trafiquants de drogue pour nous. La Minusma ne doit aucunement tirer sur les Maliens », a-t-il protesté.
Pour Ibrahim Kébé, porte-parole du Mouvement « Mali tè tila », ce statu quo est un mépris vis-à-vis des Maliens et une violation des principes.
« Même l’accord de Ouaga n’admet pas ces agissements. Lors de la signature de cet accord, les groupes armés avaient pris l’engagement d’assurer le retour de l’administration et la sécurité de la zone devait être assurée par l’armée, conformément à sa mission régalienne de défense et de sécurité du territoire national sans entrave. Malheureusement, c’est avec une grande consternation que les populations constatent qu’aucun de ces droits n’est reconnu à l’Etat du Mali. Et la France est juste là en train de soutenir ses hommes sans foi ni loi. Dans une mobilisation digne d’un sentiment de révolte, nous avons le droit de dire non à la France », a-t-il fulminé.
Après cette marche, d’autres moyens sont en cours jusqu’à la libération totale de la région de Kidal.
Bréhima Sogoba
source : L’Indicateur du Renouveau