Le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), l’honorable Soumaïla Cissé a, au cours de la présentation de vœux de son parti à la presse samedi dernier, brossé l’actualité nationale en dénonçant les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs de la République. Pour l’honorable Soumaïla Cissé, 2014 a été marquée par des déceptions et des promesses non tenues.
Le président de l’URD dira que l’année 2014 a été riche en événements particulièrement éprouvante pour les journalistes. « La Fédération internationale des journalistes dénombre 118 journalistes assassinés durant 2014 dans le monde. Ce constat rappelle la gravité du risque dans l’exercice de la profession. La situation interpelle tous les gouvernements, épris de paix et de justice. La protection des journalistes et la promotion de la liberté d’expression doivent être leur priorité », a-t-il analysé.
Selon M. Cissé, le Mali, longtemps présenté comme un bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012 en faisant la plus forte chute dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse : passant de la 25e place à la 99e place en 2013.
« Le rapport 2014 de Reporters sans frontières indique que la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait encore chuter notre pays à la 122e place sur 180 pays évalués », a-t-il souligné, ajoutant que les valeurs fondatrices de l’URD sont enracinées dans son attachement indéfectible à la République, à la démocratie, à l’Etat de droit, à la justice et à l’égalité citoyenne.
C’est pourquoi, dira-t-il, l’opposition a passé toute l’année 2014 à dénoncer les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs de notre République.
Quid de l’armée ?
Pour l’opposition, les défis à relever sont si essentiels pour la survie du pays qu’ils ne peuvent plus supporter le mensonge, le maquillage médiatique et la fuite en avant. La situation actuelle oblige le président à faire le « parler-vrai » et le « faire juste » pour créer les conditions d’une bonne gouvernance au service du peuple et traduire les généreuses promesses d’hier en actes aujourd’hui, a fait valoir Soumaïla Cissé. Selon lui, les Maliens ont été déçus en 2014. Les attentes étaient si fortes et multiples, et les promesses si fermes et non tenues.
En rapport avec la sécurité, le président de l’URD a dit que l’insécurité est gravement observée dans tout le pays qui affecte dangereusement aujourd’hui la paix sociale et annihile tout effort de développement. C’est pourquoi, enchaînera-t-il, la restructuration des forces armées et de sécurités s’impose.
« Nous rappelons à la nécessité impérieuse de bâtir une armée forte, professionnelle et républicaine capable de garantir de manière durable la sécurité. La construction de cette armée passe par un changement radical dans les méthodes de recrutement et de nomination. Nous prônons au président l’adoption de la loi de programmation militaire », a-t-il proposé.
L’URD fonde beaucoup d’espoir sur les pourparlers inclusifs pour le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali à Alger, mais reconnait des insuffisances dans le document présenté par le médiateur. « Il y a quatre points dans le document qui sont inacceptables : la notion de zone de développement des régions du nord et celle des régions intégrées, la représentation des communautés du Nord au niveau national, la répartition des pouvoirs entre l’Etat et les régions », a souligné M. Cissé.
Note zéro à d’IBK
Le système de gouvernance d’IBK laisse une réalité bien triste : celle d’un président à court de stratégies et d’initiatives salvatrices. Chaque acte posé se révèle catastrophique et mène le pays dans l’impasse. « Face à l’inaction, au manque de stratégie et à l’amateurisme du pouvoir en place, le Nord s’embrase, le Centre s’installe dans la psychose et dans la violence, le reste du pays est partagé entre inquiétude et désespoir », a relevé Soumaïla Cissé.
Le député n’a pas une vision critique sur la Commission vérité, justice et réconciliation créée en urgence depuis mars 2014. « L’année nouvelle s’annonce encore plus incertaine dans la mesure où l’on s’achemine vers les élections communales et régionales en avril 2015. La mise à jour du fichier électoral biométrique, l’organisation des opérations de révision exceptionnelle des listes électorales, le retour de l’administration dans les circonscriptions administratives et dans les collectivités territoriales des régions du Nord du Mali semblent pour le moins pris avec passivité », a-t-il noté.
Bréhima Sogoba
source : L’Indicateur du Renouveau