A Madagascar, le 58e anniversaire de l’indépendance a été célébré dans le calme. Alors que certains députés de l’opposition et manifestants se rassemblent encore quasi quotidiennement sur la place du 13-Mai pour demander le départ du chef de l’Etat, les cérémonies du 26 juin se sont déroulées sans encombre. Mais c’est bien le contexte politique tendu de ces derniers mois qui a été au coeur du discours du président de la République Hery Rajaonarimampianina.
Comme un signe d’apaisement, l’ancien chef de l’Etat Marc Ravalomanana a répondu présent à l’invitation de l’actuel président au traditionnel défilé militaire. Une invitation déclinée en revanche par l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina. Quelques heures plus tard, au palais d’Etat, c’est notamment à ses deux opposants que Hery Rajaonarimampianina s’est adressé :
« Depuis 58 ans d’indépendance, nous avons collectivement l’impression de stagner alors qu’aucune guerre n’a dévasté notre pays. Ne serions-nous pas plutôt en guerre contre nous-même depuis des décennies. Il y a bien une guerre à Madagascar. Une guerre qui ne dit pas son nom qui avance sournoise et masquée. Cette guerre, c’est celle des profiteurs qui se délectent dans le chaos comme on se roule dans la boue. C’est pourquoi cela suffit. On ne peut accepter de profiter de la pauvreté et de la détresse du peuple et le lancer dans les rues en espérant faire des martyrs au profit d’ambitions politiques. Les troubles doivent maintenant cesser. »
Le chef de l’Etat a conclu en faisant le bilan de ses quatre années et demi au pouvoir, mettant l’accent sur l’augmentation des exportations, la hausse de la croissance ou encore le recul du taux d’extrême pauvreté. Selon la Banque mondiale, 76% des Malgaches vivent avec moins de deux dollars par jour. Un bilan à quelques mois de la fin de son mandat, mais Hery Rajaonarimampianina n’a pas encore annoncé s’il allait se porter candidat à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu cette année.
RFI