Arrêté pour viol, Séry Kamaté a comparu à la barre des Assises de Bamako le lundi 19 février 2024. Reconnu non coupable, il a recouvré sa liberté après 4 ans de détention.
A la barre, l’accusé s’est rétracté en niant tout ce qu’il avait avoué à l’instruction. De ce fait, le ministère public a rappelé qu’il est permis en droit de mentir pour assurer sa défense. “Les accusés ont pris l’habitude de mentir sur les enquêteurs, alors qu’ils avouent à l’instruction et nient à la barre”, a-t-il martelé.
La défense a rappelé que la victime a déclaré à l’instruction avoir été kidnappée par trois hommes, lot duquel ne figure pas Séry. “De ce fait, il y a doute et le doute profite à l’accusé”, a-t-il plaidé.
Après les débats, les jurés ont trouvé que Séry Kamaté n’a rien à voir avec les faits de viol dont il est accusé. Le verdict a fait état d’acquittement.
Lesdits faits concernent la demoiselle N. T., aide-ménagère chez une dame à Kati-Sananfra. Dans la nuit du 25 janvier 2020, après une visite chez une de ses amies, la demoiselle N. T. a décidé de rentrer chez elle aux environs de 23 h, en compagnie des amis de la belle-sœur du nommé Séry Kamaté. Ce dernier profitant du fait qu’elle était recherchée par sa patronne, a pris sa moto et s’est proposé de la ramener. Sur le chemin du retour, il a changé de direction en bifurquant dans les buissons pour entretenir une relation sexuelle avec elle par la force. Après son ignoble acte, il a menacé sa victime de représailles si elle venait à révéler son forfait. Cependant, dès le lendemain, il a informé lui-même un des grand-frères de N. T. que celle-ci a été victime de viol.
Interpellée par ses grand frères par rapport aux faits, N. T. leur a avoué l’inconduite de Séry Kamaté contre qui elle a porté plainte pour viol par devant le commissariat de police du 1er arrondissement de Kati. A l’enquête préliminaire, Séry Kamaté a soutenu avoir agi avec le consentement de la demoiselle. Il a été déféré au parquet et une information judiciaire a été ouverte contre lui.
Marie Dembélé