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Impunité au sein de la police : Le Sergent Tamba Keita se meurt, la hiérarchie indifférente

S’il y a un secteur qui mérite l’attention, toute l’attention des autorités de la République, c’est bien la police nationale. Ici, les agents meurent, se blessent et souvent même perdent la vie au grand mépris de leur hiérarchie qui ne songe qu’à s’enrichir impunément et à tout prix.

 

En effet, c’est la situation que vit, aujourd’hui, le sergent Tamba. S Keita de la police de Sikasso. Il a été sauvagement agressé par des manifestants au cours d’une opération de maintien pour cause de démolition, dans la journée du 30 Décembre dernier. Il a réussi plusieurs coups de machette sur la tête, qui  ont fracassé le casque pour l’atteindre au crâne.  Il a été évacué d’urgence par ses proches au CHU d’Odontostomatologie de Bamako.

A la charge de ses parents, à notre passage au CHU, l’agent Keita avait le visage tuméfié et amoché avec du sang qui  coule du nez et de la bouche sans arrêt.

Sur place, nous avons rencontré l’Adjudant Youssouf Fofana, Secrétaire Général de la Police Nationale. Il nous a confié toute sa colère contre la hiérarchie qui, selon lui, n’a même pas pris la peine d’appeler pour prendre des nouvelles du blessé encore moins se déplacer pour le voir à l’Hôpital.

Selon lui, c’est la faute à la Direction Régionale de Sikasso, notamment le Contrôleur Général Abdoulaye Danfaga et le Commissaire du 2è Arrondissement, Madiouma Traoré. Si l’agent est dans cette position, la hiérarchie est en cause. L’opération au cours de laquelle le sergent Tamba Keita a été agressé recommandait 120 éléments pour lesquels le demandeur a versé le montant. Surprise : ce sont seulement 80 éléments qui ont été envoyé  pour ce service. Le reliquat ? Il est à rechercher entre la Direction régionale et le Commissariat du 2è arrondissement.

Outre le sergent Keita, d’autres blessés moins graves furent enregistré au cours de cette opération.
Sur place, nous avons également rencontré le frère ainé du blessé, qui lui aussi affirme avoir été agressé par des bandits sur la route de Kayes qui l’ont laissé dans le coma après l’avoir dépouillé de tout ce qu’il a, même son arme de service. Et  pendant tout son séjour à l’hôpital, il estime avoir  été traité  de la même sorte.

Le syndicaliste va plus loin : il affirme que ces manœuvres au sein de la police sont légion et sont l’œuvre de hauts gradés proches de la retraite. Ceux-ci sont prêts à tout pour s’enrichir au plus vite au détriment de la sécurité des agents et de la notoriété de la profession. L’Adjudant Fofana souhaite interpeller le ministre de la sécurité Intérieure car de telles pratiques persistent au sein de la police et sont même érigées en mode de gestion.

En tous cas, si les nouvelles autorités affirment que l’année 2014 est l’année de la lutte contre la corruption et que nul ne s’enrichira impunément, elles doivent commencer par jeter un coup d’œil à ce qui se trame au sein de notre police. Pendant ce temps, le jeune sergent blessé, au cours de son service, a besoin d’une prise en charge urgente au risque de perdre la vie devant l’indifférence et le mépris total de sa hiérarchie.

Harber MAÏGA    

Source: Le Prétoire

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