Installée voilà 10 ans, elle n’a jamais servi. Sa mise en route servirait, bien entendu, à l’Institut géographique du Mali mais aussi à l’AMAP pour imprimer l’Essor

Afin de trouver une solution durable aux problèmes d’imprimerie des titres de la presse écrite publique, le ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Choguel Kokalla Maïga, et son homologue de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, ont effectué hier une visite pour vérifier de visu la possibilité d’utiliser la machine d’imprimerie installée depuis 2005 à l’Institut géographique du Mali (IGM). Le directeur général de l’IGM, Hondo Guindo, et son collègue de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP), Ousmane Maïga, étaient de la visite.
Installée voilà 10 ans par le fournisseur, sans suivi technique depuis, cette presse offset à commande numérique qui avait coûté plus de 1,5 milliard Fcfa, n’est pas opérationnelle à ce jour. Les travaux de branchement électrique n’ont d’ailleurs jamais été exécutés.
La machine qui n’a donc jamais servi, est un bijou technologique. Elle peut ainsi imprimer en quadrichromie (4 couleurs) sur de très grands formats grâce à des fonctions commandées à partir d’un pupitre central. Capable de produire à une échelle industrielle et avec une excellente qualité commerciale, cette presse est une rareté dans la sous-région. Son potentiel est tel dans le domaine de l’impression des cartes géographiques (pour laquelle elle a été acquise) qu’elle couvrirait au moins pour les cinq ans à venir, bien au delà des besoins du Mali, ceux de la quasi-totalité des pays membres de l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), lit-on sur une note technique que nous avons pu consulter.

Le ministre Choguel Kokalla Maïga a confirmé les problèmes d’imprimerie qui l’avaient frappé lors sa visite effectuée à l’AMAP, il y a quelques semaines. « C’est inacceptable pour l’Etat que l’AMAP soit obligée d’imprimer certaines des pages de l’Essor chez des imprimeries privées », avait-il alors fait remarquer. En quête de solution pratique, le ministre a jugé que la presse de l’IGM pouvait rendre de grands services. L’opération de mise en route de la machine permettrait de faire coup double : l’IGM pourrait exploiter son imprimerie, 10 ans après son acquisition, tandis que l’AMAP pourrait faire imprimer l’Essor à hauteur de souhait avant d’acquérir une rotative de presse promise pour très bientôt.
Choguel Kokalla Maïga a remercié son homologue de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement pour la promptitude avec laquelle il a réagi suite à sa demande. Mamadou Hachim Koumaré a relevé que la presse de l’IGM est une machine qui, au moment de son acquisition, était de la dernière génération. Aujourd’hui, il lui manque quelques pièces pour être fonctionnelle. « C’est pourquoi nous sommes ensemble pour trouver les moyens les plus appropriés pour faire fonctionner cette machine », a-t-il indiqué.
Il a déploré que la machine ait été immobilisée si longtemps et promis de chercher à comprendre pourquoi. Mais il a surtout donné rendez-vous pour le premier tirage sur la presse en question, prochainement afin d’affirmer la solidarité gouvernementale. Les directeurs de l’IGM et de l’AMAP collaboreront étroitement pour définir ce partenariat à travers un contrat, a-t-il recommandé en promettant de veiller à ce que dans les deux semaines, ce contrat connaisse un début d’exécution. Mamadou Hachim Koumaré, après avoir salué l’initiative de son homologue de la Communication, a assuré les deux directeurs de son soutien pour le bon déroulement des travaux.
La machine de l’IGM est une presse offset Komori lithrone capable d’imprimer en couleurs et en recto-verso des feuilles de grand format (72 x 103 cm) avec une vitesse d’impression de 16 000 feuilles/heure.

Habib BERETE

SOURCE : L Essor