Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, était venu à Bamako, la semaine dernière, pour regarder Dioncounda dans les yeux et hausser le ton par rapport à l’éventualité d’organiser des élections à la date indiquée et même sans… Kidal.
nLe président français, François Hollande, évoque l’opération française au Mali, à Varsovie (Pologne), le 6 mars 2013.
REUTERS/Kacper Pempel
Selon une source bien introduite, la France disposerait d’un agenda caché par rapport à la question touareg. Si le cas de Kidal est un motif d’inquiétude pour les Maliens, il n’en demeure pas moins que la volonté de Paris de contrôler le Mali du nord au sud ne souffre d’aucune ambigüité.
Concernant la question touareg, le masque de François Hollande est tombé quand il défend à l’armée malienne de ne pas rentrer dans Kidal alors même qu’elle est présente dans les localités de Gao et Tombouctou.
Que dire des éléments du Mnla qui paradent encore avec des armes dans Kidal terrorisant les populations qui ne sont pas acquises à leur cause. Alors qu’-est-ce qui se passe ? François Hollande veut-il concrétiser le rêve des Touareg ? A-t-il un deal secret avec les Touareg ? Rien n’est moins sûr, d’autant plus que la diplomatie française est de plus en plus frileuse sur la question.
Interrogé sur le problème, lors de sa visite à Bamako, Laurent Fabius s’est contenté de dire que le Mnla désarmera le moment venu. Donc ses éléments peuvent continuer en toute impunité à revendiquer un territoire qui appartient au Mali et que la France veut leur offrir.
Quand les soldats français ont pris Kidal en février dernier, la réaction de l’un des portes paroles du Mnla en France, Moussa Ag Assarid, était sans équivoque. Il a laissé entendre que la France est leur alliée et que si ce pays violait leur ‘’accord’’ des morts sortiront des placards. No comment !
L’intention des Français est d’organiser des élections sans Kidal et si les Maliens acceptaient cela, le pays serait à jamais divisé. Il est clair que nous avons une marionnette à Koulouba qui attend toujours les ordres de l’Hexagone pour agir. Or si Dioncounda ne sort pas de sa torpeur sur le cas Kidal, qui constitue aujourd’hui un cheveu sur la soupe, il sera frappé par le verdict de l’histoire. Lui et toute sa descendance.
Les Maliens doivent dire non à ce projet machiavélique de François Hollande. Ce dernier est pourtant applaudi par les Maliens qui voient en lui le sauveur. Un ‘’sauveur’’ qui cache bien, comme ses prédécesseurs à l’Elysée, un projet machiavélique. Sur la brulante question touareg.
La France n’a jamais été souple dans sa politique internationale. Du moins pas avec des petits pays africains, ses anciennes colonies. Arrêtons d’être naïfs : la France ne nous donnera pas toute notre liberté, nous devons l’arracher.
Alhassane H.Maïga