Après avoir poliment et rigoureusement remonté les bretelles de l’ambassadeur de France au Mali par rapport à sa réplique inopportune à l’artiste Salif Kéita, dans un texte largement diffusé par la presse, Ibrahim Ikassa Maïga revient à la charge une fois de plus. Lisez plutôt.
Reconnaissances, Mise au point et Eveil !
Mes cordiales reconnaissances à toutes ces personnes, qu’elles soient du Mali, d’Afrique et d’ailleurs, des plus illustres au plus anonymes, qui m’ont lu et compris, à travers ma «Lettre à Monsieur l’Ambassadeur de France à Bamako», faite en soutien à la liberté, au droit et à l’honneur de SALIF KEITA NATIONAL à lui, malencontreusement, déniés par le plénipotentiaire sus-évoqué !
Vous avez permis de porter haut et loin le cri de désarroi des populations maliennes meurtries, dans l’interrogation insoutenable sur son présent, son avenir immédiat et lointain : qui mieux Salif l’ait autant exprimé ! Toute chose qui a déjà trouvé écho compréhensif et approbateur, à écouter la teneur du discours de Macky SALL, Président du Sénégal, prononcé ce lundi 18 novembre à l’occasion du 6e Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité, devant le Premier ministre français et un parterre d’officiels de tout bord tout poil !
Au reste, nous ne comprenons pas, qu’après avoir fait appel, en janvier 2013, en tant qu’Etat souverain à d’autres Etats souverains pour aider à chasser les seuls groupes qui écumaient et régentaient le Nord du Mali, durant des mois, parce que menaçant, en définitive, de fondre sur le reste du Pays, qu’une nouvelle rébellion ait été, à mi-chemin de la reconquête, «téléportée et réinstallée » à Kidal.
On a donc fait «mauvaise grâce et trahison» à la République du Mali, de recréer une autre rébellion, devenue finalement le «Cheval de Troie» d’intentions inavouées et inavouables, qui empêchent de recouvrer l’intégrité territoriale du Pays, non sans l’avoir forcé à négocier et signer au forceps un Accord dit pour la paix et la réconciliation, véritable terreau d’une partition-dépeçage sociopolitique et juridico-institutionnelle de notre République, pourtant superficiellement qualifiée d’unique, indivisible et laïque… dans le principe… qui tolérerait certainement «des exceptions», tel qu’on nous le suggère en coin avec la fine tactique de «se hâter lentement» !
Nous sommes comme roulés dans la farine par d’expertes mains de pâtissiers aguerris en de tels exercices ; et tout ce qui nous reste, c’est notre capacité d’indignation, c’est notre verbe, c’est notre parole… à commencer par celle du Dôgô Salif à son Kôrô, … bien sûr dans le style Salif… pour qui le connaît bien ! Laissez-nous au moins cette illusion d’autonomie, histoire de nous persuader qu’il nous reste un souffle de vie et un zeste de dignité !
Tenter de nous priver de cela relève de l’innommable arrogance comme celle reprochée au début du film «Avatar» de James Cameron (les cinéphiles me pardonneront !), où une chercheure, Dr Grace, exprime son exaspération de lui voir imposer l’arrogance d’un soldat, en ces termes : «Voilà pourquoi je déteste les Marines : ils nous pissent dessus sans même essayer de nous faire croire qu’il pleut» ! (Mes sincères excuses pour la vulgarité, citation fidèle oblige… comme à la façon Salif !).
Eh bien, si nous étions endoloris et endormis, c’est aujourd’hui le temps de l’Eveil, … dans le sillage de Salif KEITA !
Tous debout avec les populations meurtries et derrière notre Armée nationale qui n’a jamais démérité et qui souffre d’opérer en des «terrains et théâtres d’opération inconnus», puisque confiner et garroter, au nom d’une «légalité internationale», dans des mailles indescriptibles !
Ibrahim Ikassa MAÏGA
Enseignant FDPRI/USJP