Ibrahim Boubacar Keïta, réélu à la tête du Mali pour un second mandat avec 67,16% des suffrages exprimés, a prêté serment, ce mardi 4 septembre devant les magistrats de la Cour suprême. Le Chef de l’État a renouvelé son appel à l’union autour du Mali.
«C’est un “new deal” que je vous propose, un contrat de confiance fondé sur le résultat». C’est parti. Le président IBK entame un nouveau mandat de cinq ans à la tête du Mali. Mardi 4 septembre, il a prêté serment au palais de la Culture Amadou Hampathé, devant les magistrats de la Cour suprême. Dans la salle Bazoumana Sissoko, griot de renom, le moment était solennel. Dans la loge officielle: anciens Premiers ministres, les membres du gouvernement, les chefs des institutions, des diplomates, des leaders religieux et traditionnels, des personnalités politiques sont présents. Bis repetita! Comme en 2013, l’ancien président déchu, le Général Moussa Traoré était également au rendez-vous.
A 10 heures passées les visages auréolés par le sourire,IBK et son épouse Keïta Aminata Maïga, vêtus de blanc, s’installent côte à côte sur le podium face aux magistrats. Les choses sérieuses peuvent commencer.
La greffière en chef procède à la lecture de l’arrêt rendu par la cour constitutionnelle sur les résultats du second tour de la présidentielle. Puis, vient au pupitre Wafi Ougadeye, Procureur Général. Dans un réquisitoire fleuve, il a invité le président réélu à rassembler tous les Maliens face aux défis.
«Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, par cette proclamation des résultats définitifs vous accédez, pour la deuxième fois consécutive à la plus haute charge de l’État du Mali dans un État démocratique : celle de la magistrature suprême du Mali. Vous êtes ainsi le troisième président élu de l’ère démocratique. Vous devenez donc le père de la Nation malienne» a-t-il rappelé. Et comme un coup de massue, patatras, des piques à l‘adresse de l’opposition.
«Vous trouverez lesstratagèmes nécessaires pour ramener le peuple malien à se réunir autour du bien commun et à taire les puérils antagonismes et égocentrismes alimentés et instrumentalisés par des illuminés intellectuels et pseudos hommes politiques dont la caractéristique principale est de se prendre pour le centre du monde» lâche le procureur.
Investi par la Cour suprême et décoré par le grand chancelier des ordres nationaux, Gal Sagafourou Gueye, le président IBK prend enfin la parole.
«Je serai le président de tous les Maliens !De toutes les Maliennes et de tous les Maliens, de toutes les régions et de la diaspora. De tous ceux qui m’ont apporté leurs suffrages. De tous ceux qui ont fait d’autres choix. De tous ceux qui ne se sont pas exprimés lors de l’élection présidentielle», a-t-il humblement déclaré.
Pour lui,l’élection s’est déroulée dans la sérénité et la plus grande transparence. Et elle n’est pas «la victoire d’un Mali contre un autre» mais celle de «tous les Maliens».
Il a appelé chacun à se regarder les uns les autres comme des frères et sœurs, comme les fils colorés, divers et multiples de ce beau tapis appelé Mali. A se regarder comme un peuple. Un seul peuple. Un même peuple. «Je tends la main à tous ceux qui veulent que le Mali réussisse. Tous ceux qui veulent croire en ce beau dessein. Sans exclusive. Oui, car c’est l’unité qui nous permettra d’accomplir notre fabuleux destin» a-t-il ajouté. Et pour cause: le candidat malheureux Soumaïla Cissé et ses soutiens n’ont toujours pas digéré leur débâcle.
Cependant l’euphorie de la réélection ne doit pas cacher les réalités du terrain. Car même s’il y a eu des progrès durant le quinquennat écoulé, les défis à relever sont encore énormes sur divers plans. Au premier rang: le parachèvement de l’accord pour la paix et la lutte contre le terrorisme.
Moussa Sékou Diaby
Source: Tjikan