C’est à l’hôtel Kempeski de Bamako que les responsables de la Codem et le Mouvement Républicain pour la Paix et l’Unité ont officialisé leur alliance pour porter la candidature de Housseini Amion Guindo dit Poulo. L’absence de dialogue et de l’Etat est un aspect central qui motive ce soutien de ce groupe à Poulo et à sa coalition.
Ce soutien s’explique par une particularité et une confiance au porte-étendard de la codem et des Partis Unis pour la République. L’ancien élu national et acteur influent de mouvement national de Libération de l’Azawad avait des ambitions personnelles pour cette présidentielle. La raison, pour lui-même, est qu’il avait vu cette catastrophe venir et aurait même alerté : «Depuis trois ans déjà j’avais annoncé à une réunion du comité de suivi de l’Accord (CSA) dont je suis membre qu’IBK nous amenait droit au mur et conduisait le pays vers le chaos, j’ai même demandé de le changer avant la fin de son mandat pour éviter le pire. Malheureusement le temps m’a donné raison.»
C’est un soutien de taille qu’engrangé le candidat qui est présenté comme ayant le plus d’encrage social. Ibrahim Ag Mohamed Assaleh du Mouvement républicain pour l’unité et la paix, avec ses relais de la communauté Idinane, a décidé de voter pour la candidature de Poulo. Il s’est montré réfractaire à l’accord qu’il estime difficile à appliquer. Il dit être arrivé à la conclusion que Poulo est le candidat qui peut réunir les maliens quelle que soit leur appartenance politique, sociale, raciale, religieuse et ethnolinguiste.
Dans son adresse, le candidat Poulo pense que dans l’agacement des choses, il n’y a pas de hasard. C’est une affaire de chiffre 7 qui illustre cette situation. D’abord sa démission du gouvernement qui est intervenue le 7 Mai, en suite, le 7 Juin, il avait déposé son dossier de candidature et le 7 Juillet la jonction avec les acteurs de la situation difficile que traverse le pays.
Il faut rassembler les maliens. Le degré de dislocation de la classe politique et sociale constitue une équation à résoudre pour faire face aux questions essentielles. Que les maliens se sentent un. Porte-parole du MNLA, membre influent de la CMA, la plus grande communauté Nord, signataire des accords de Ouagadougou. Pour Poulo, l’homme d’un tel cachet, qui lui fait confiance n’a pas de mot pour le remercier.
« Le jour où les maliens se réconcilieront, il y aura moins de place à la terreur » Housseini Amion Guindo, veut que leur candidature soit celle du peuple : « Le dirigeant politique doit vivre ce que son peuple vit.» On ne peut pas demander à son peuple de voter pour soi pour mettre en place un système de santé et d’éducation, mais après envoyer ses enfants ailleurs. Il y a une absence de l’Etat, un manque de protection. En 2012, à Kidal, ils ont accepté une équipe des Dogons. Les valeurs sociétales sont à privilégier « Tous ceux qui sont dans le nord sont mes cousins » conclut Poulo.
A Gao, Kidal et Tombouctou, zones d’implantation de mouvement républicain pour l’unité et la paix, les élections peuvent bel et bien se tenir si les populations sont convaincues par un candidat pour qui elles vont voter.
Le conflit intercommunautaire n’est pas un problème de djihadiste, l’insécurité, la mauvaise gouvernance sont les maîtres mots. Les populations veulent que l’Etat soit présent pour arbitrer. C’est une histoire quelquefois des règlements de compte. Le problème du centre n’est pas dû à un régime, mais à un système qui n’a que trop durer pour le candidat de la codem et alliés.
Le candidat Poulo s’est étonné que l’Etat, dans sa démission, soustraite la gestion du conflit ethnique entre des associations culturelles telles que Djina Dogon et Tabital Poular. Housseini Amion Guindo pense que ces élections peuvent être une opportunité et non un danger. Si nous sommes élus, ce sera une fête dans tout le Mali et la communauté internationale saluera le Mali.
Facebook est différent du concret. 5ème force politique à la dernière présidentielle en 2013, 4ème aux dernières communales, la CODEM apparaît comme l’une des formations qui pourrait opérer le tournant générationnel. Le Mali cherche d’un homme qui se met derrière ses populations et non devant elles. Aujourd’hui, il estime que le parti est dans les trois premiers de la scène.
Source: figaromali