Sous son premier mandat, IBK a été accusé, par ses opposants, de tous les péchés d’Israël. Mais, en ce début de second, surprise sur …prise. Les Maliens se disent heureux de retrouver en lui l’homme à poigne, qu’ils ont plébiscité en 2013.
On disait de lui, qu’il était aux ordres de Paris ; qu’il n’écoutait ni ses conseillers, ni les populations ; qu’il dirigeait le pays à vue, sans vision ; qu’il n’a tenu aucune de ses promesses faites aux Maliens, notamment, dans les domaines de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, l’accord controversé pour la paix et la réconciliation nationale, le retour de la paix et la lutte contre le terrorisme…
Pour l’écrasante majorité de nos concitoyens, le régime IBK est incapable de tenir ses promesses électorales.
Pourtant, les mesures prises, ces derniers mois, prouvent bien le contraire. Mieux, elles redonnent espoir au peuple malien. Lequel entend, désormais, le soutenir. Du moins, s’il reste sur cette lancée.
Retour de la confiance entre IBK et son peuple
A l’origine du retour de la confiance, entre IBK et son peuple, une déclaration fort applaudie, lors de son adresse à la nation, la veille de la commémoration du 59e anniversaire de l’accession à la souveraineté nationale et internationale de notre pays.
« Les points controversés de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale feront l’objet de discussion lors du dialogue national inclusif ».
Devant leur poste de télévision, les Maliens applaudissent, se congratulent. Emus jusqu’aux larmes, certains criaient : « Merci IBK ! ».
Furieux, les leaders de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), eux, suspendent leur participation au Dialogue national inclusif. Lequel a enregistré un franc succès dans les cercles et les régions, y compris à Kidal.
Réclamé par l’opposition, accepté par IBK pour la décrispation du climat politique, le Dialogue national inclusif permet à tous les Maliens de s’exprimer sur les grandes préoccupations de l’heure, en vue de leur trouver des solutions maliennes.
La présence massive des populations aux phases communales et régionales du Dialogue national inclusif s’explique par la volonté, manifestée par le président de la République et soutenue par tout le peuple malien, de mettre sur la table de discussion tous les points de l’Accord, portant les germes de la future partition du Mali.
« Qui suis-je en tant qu’Ibrahim Boubacar Keïta pour ne pas supporter les insultes ? Mais, le Chef de l’Etat a droit au respect, pas par vanité, mais parce qu’il est le représentant de 18 millions de Maliens, qui ont besoin qu’on les respecte », répondait-il aux autorités religieuses, qui lui reprochaient sa clémence et son pardon vis-à-vis d’individus coupables d’injures à son égard. C’était, au lendemain de la fête de l’Aïd El Fitr, à la faveur de sa rencontre avec les chefs d’institutions, de membres du gouvernement, des leaders religieux et des ambassadeurs de pays amis du Mali venus lui présenter leurs vœux, à l’occasion de la fête du Ramadan.
Et IBK d’ajouter, le doigt pointé vers le ciel, comme pour prendre Dieu à témoin : « Nul ne nous imposera un agenda contraire au bonheur de ce pays ».
En clair, dit IBK, les Maliens tiennent à l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; mais pas au mépris de la partition de notre pays et de sa laïcité.
Autres gestes d’IBK à l’origine du retour de la confiance entre lui et ses concitoyens : la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière et la mise en place, par l’Assemblée nationale, d’une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire dite des « avions cloués au sol ».
IBK : « laissez la justice faire son travail ! »
Avec l’interpellation, le 13 septembre dernier, par le Pôle Economique et Financier, de Bakary Togola et de ses proches pour un détournement présumé de 9,4 milliards CFA, les Maliens ont fini de se convaincre que l’homme à poigne qu’ils ont plébiscité, en 2013, pour nettoyer les Ecuries d’Augias, est enfin de retour.
S’en suit, quelques jours après de l’arrestation du président du conseil régional de Kayes et de son équipe ; du maire de Baguinéda et de ses proches et plus récemment encore, celle du maire du District et de l’ex-directeur général de la société EDM-SA…
Au total un peu moins d’une trentaine de personnalités croupissent derrière les barreaux pour détournements présumés de fonds publics. D’autres arrestations, et non des moindres, sont annoncées dans les jours à venir.
S’agissant des « avions cloués au sol », une vingtaine d’officiers supérieurs et de civils, impliqués dans le processus d’achat de ces hélicoptères auraient été, déjà, entendus par le juge du Pôle Economique et Financier.
Pourtant, aucun Malien n’imaginait un tel revirement dans cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Ils étaient nombreux à penser que ce dossier mourrait de sa belle mort dans les tiroirs. Parce que, disent-ils, des proches d’IBK y seraient impliqués.
Et pour marquer sa détermination à mener la lutte contre la corruption et la délinquance financière jusqu’au bout, et à remettre de l’ordre dans la « Maison- Mali » IBK a dit niet à une délégation des leaders religieux et du RECOTRADE, venus le solliciter par la libération de personnes impliquées, soit dans l’assassinat du commissaire de police de Niono, soit dans les détournements de fonds publics.
« Laissez la justice faire son travail ! », leur a-t-il répondu. Sèchement.
Parallèlement, il entend intensifier la lutte contre le terrorisme à travers, notamment, l’équipement des forces armées et de sécurité en matériels adéquats.
Une préoccupation au cœur de ses entretiens, le 24 octobre dernier, avec Vladmir Poutine, à Sotchi, en marge du sommet Russie-Afrique.
« La Russie est incontournable aujourd’hui dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il indiqué.
Engagé sur tous les fronts, IBK est considéré par tous, y compris ses adversaires politiques, comme un « Môgô Puissant ». Comme diraient les « Y-Voient-Rien » (Ivoiriens).
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé