BAMAKO (District de Bamako), L’un des principaux candidats au premier tour de la présidentielle du 28 juillet au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu lundi à Kidal (nord-est) pour une visite de quelques heures, a appris l’AFP de sources concordantes.
« Ibrahim Boubacar Keïta, candidat à la présidentielle, est arrivé lundi à Kidal dans le cadre de la campagne électorale », a affirmé à l’AFP une source militaire africaine de la force de l’ONU au Mali, la Minusma, information confirmée par l’état-major de campagne du candidat qui a parlé d’une visite de « quelques heures ».
Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale, est l’un des favoris à la présidentielle malienne.
Autre favori, Soumaïla Cissé, ancien ministre et ex-président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) doit également se rendre à Kidal « tout prochainement », selon son état-major de campagne.
Les autorités maliennes et les rebelles touareg occupant Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, ont signé le 18 juin à Ouagadougou un accord prévoyant un cessez-le-feu, un déploiement progressif de l’armée malienne, et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement.
L’accord a été respecté, mais la situation reste tendue sur place, où des manifestations dénonçant le retour de quelque 150 soldats maliens et d’autres l’approuvant, ont eu lieu la semaine dernière.
Déjà mauvaises avant le début du conflit au Mali dont toute la partie nord a été occupée en 2012 par des rebelles touareg, puis des groupes jihadistes chassés par une intervention militaire franco-africaine, les relations entre communautés noires majoritaires et les communautés arabe et touareg se sont depuis considérablement dégradées.
Le premier tour de la présidentielle, censée amorcer la réconciliation et rétablir l’ordre constitutionnel interrompu par un coup d’Etat en mars 2012, doit en principe se tenir à Kidal à la fin du mois comme dans le reste du Mali.
Mais les tensions actuelles et l’impréparation du scrutin dans la ville font craindre qu’il ne puisse avoir lieu comme prévu.