L’administration kurde du nord-est de la Syrie a exprimé ses inquiétudes au président élu américain Donald Trump plus tôt cette semaine au sujet d’une incursion turque imminente et l’a exhorté à faire pression sur le président Recep Tayyip Erdogan pour qu’il ne déploie pas de troupes de l’autre côté de la frontière, a rapporté le Wall Street Journal, citant de hauts responsables américains.
L’objectif de la Turquie est d'”établir un contrôle de facto sur notre territoire avant votre prise de fonctions, vous obligeant à vous engager avec eux en tant que dirigeants de notre territoire”, a écrit Ilham Ahmed, la co-chef de l’administration kurde, à Trump dans une lettre citée par le journal lundi. Ahmed a mis en garde Trump contre les conséquences “catastrophiques” d’une invasion turque à grande échelle, si elle lançait l’opération militaire contre les Kurdes syriens soutenus par les États-Unis. Les médias libanais rapportent que les factions armées de l’opposition syrienne soutenues par la Turquie ont déployé des renforts importants à Manbij, dans le nord-est de la province d’Alep, en prévision d’une attaque contre les positions kurdes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes, ont signé la semaine dernière un cessez-le-feu avec les combattants soutenus par la Turquie, acceptant de quitter Manbij dans un avenir proche. Au début de la guerre en Syrie, les FDS ont déclaré leur autonomie dans les territoires du nord et du nord-est de la Syrie sous leur contrôle. Les tribus arabes locales ont déclaré vouloir préserver l’intégrité du pays. Le gouvernement syrien du président aujourd’hui destitué, Bachar al-Assad, n’a pas reconnu l’autonomie kurde.