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IBK, Quinze mois après : Le pouvoir en ballottage !

Trois Premier ministres avec, bien entendu, trois gouvernements en seulement quinze mois d’exercice du pouvoir. Voilà ce qu’il faut retenir des débuts de Ladji Bourama au Palais de Koulouba.

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Au fur et à mesure que les jours passent, IBK semble toujours chercher ses repères. C’est le moins que l’on puisse dire.

En effet, jamais un régime n’a été aussi fébrile que celui sous Ladji Bourama. Outre les nombreux scandales qui ont émaillé sa gestion du pouvoir, IBK peine toujours à trouver les Hommes pour mener le «bateau Mali». Comme un entraîneur sur une pelouse de foot, Ladji Bourama aura essayé tous les systèmes et formules pour son «équipe». Mais, rien ne va. La mayonnaise ne prend toujours pas. Toujours entre limogeages, permutations et réductions de portefeuille ministériel. C’est le triste spectacle livré par IBK depuis son arrivée. N’en parlons pas du quotidien des Maliens. Le panier de la ménagère qui se fait de plus en plus léger. La jeunesse désemparée qui ne s’est à quel saint se vouer. Bref, aucune lueur d’espoir pour les Maliens.

De tâtonnement en tâtonnement, rien de concret ne se dessine. D’aucuns diront certainement qu’IBK a hérité d’un pays en crise. Ce qui est vrai. Mais, le minimum exige aussi qu’on assure tout au moins une bonne gouvernance afin de jeter les bases d’un développement économique, comme promis aux Maliens. Ce qui n’est forcement pas le cas aujourd’hui.  Et la réalité est là. Tous les «indicateurs» sont au rouge. Comme du beurre au soleil, l’espoir des Maliens s’effrite de jour en jour. D’ailleurs, un dicton bambara dit ceci : «Ni domi bé dia, a be don kabiri a chou», littéralement, «Le jour reluisant se devine depuis la veille».

Où en sommes-nous avec IBK ? Rien que la misère qui est devenue le quotidien des Maliens. Entre temps, le locataire de Koulouba est entre voyages, discours, et slogans. N’ayons pas peur des mots. Ladji Bourama n’a rien fait jusque-là qui puisse susciter espoir. Au contraire, chaque jour qui passe, le «souverain Kéïta 1er» étale ses limites. Et la question qui se pose est de savoir jusqu’où ira le régime IBK? Nous ne saurons le dire. Une chose est sûre, le Pouvoir est en ballottage. Les faits sont là et parlent d’eux-mêmes. En effet, outre les nombreux scandales qui ont émaillé la gouvernance IBK, il est à constater que les manifestations de protestations se font de plus en plus persistantes vis-à-vis du pouvoir. En témoigne les marches incessantes de la société civile dans les rues de Bamako. Le monde musulman n’est pas en reste.

En effet, si les relations entre IBK et ses alliés d’hier (le monde musulman) semblaient à priori, au beau fixe, il faut dire que ce n’est pas le cas à présent. Le divorce semble plus que jamais consommé. Et pour cause, Mahmoud Dicko et les siens ont eu le courage et l’audace de «tacler» le président IBK. C’est le moins qu’on puisse dire. En effet, Si Ladji Bourama s’est rendu à Paris pour prendre part à la marche républicaine de soutien aux victimes de «Charlie Hebdo», les musulmans du Mali ont pour leur part initié, vendredi dernier, une contre-marche pour dénoncer la caricature du Prophète Mahomet(PSL). Celle-ci a mobilisé plus de 10 000 personnes sur le Boulevard de l’indépendance. On pouvait lire sur les banderoles conçues pour la circonstance : «À bas Charlie»; «Si IBK est Charlie, nous ne sommes pas Charlie» ; «Je suis musulman» ; «Vive le Prophète»… Signe manifeste que les musulmans ne sont pas sur la même longueur d’onde que Ladji Bourama. L’acte est révélateur.

Autrement dit, ça sent le chaos. Et ce, à tous les niveaux, à moins qu’on refuse de voir clair dans ce qui se passe actuellement.  Il faut s’attendre désormais à un bras de fer entre ceux-là mêmes qui furent de fidèles compagnons. IBK a donc intérêt à ouvrir les yeux et se ressaisir au plus vite, s’il ne veut pas finir comme un certain ATT. Ils sont d’ores et déjà nombreux, les Maliens à prédire un avenir incertain au locataire actuel de Koulouba. Si certains jurent même qu’il ne fera pas deux mandats si les choses devaient rester ainsi, d’autres ironisent par contre en disant que Ladji Bourama signerait sa chute depuis ce premier mandat, si jamais il devait y avoir un autre remaniement ministériel. A bon entendeur..

Amadou N’djim 

source :  Le Point

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