S’il y a une nomination qui fait grincer aujourd’hui les dents dans le gouvernement Modibo Keïta, c’est sans nul doute celle de Tiéman Hubert Coulibaly au ministère de la Défense et des Anciens combattants.

 

Ils sont nombreux,  les Maliens à ne pas comprendre ce choix de Tiéman Hubert à la Défense. Ils ne comprennent pas pourquoi IBK, qui se dit déterminé à refonder l’armée nationale, n’ait pas commis à ce poste un technocrate, «un connaisseur» en la matière ou, à défaut, nommé un militaire.

Ces interrogations sont,  du reste, pertinentes, surtout dans un pays qui vit la pire crise sécuritaire de son histoire. Crise qui aura mis à nu l’état de délabrement de l’armée nationale. Les seules qualités de Tiéman Hubert Coulibaly (dont nous ne doutons pas d’ailleurs) suffiront-elles pour conduire la destinée d’un département aussi stratégique que sensible ? Est-il l’homme de la situation ? Saura-t-il relevé les nombreux défis qui attendent l’armée malienne déjà en déliquescence ? Autant de questionnements qui taraudent encore les esprits.

Dans tous les cas, nous estimons qu’il n’est pas évident que Tiéman Hubert soit l’homme de la situation. Lui qui est à sa toute première au ministère de la Défense. De surcroît à un moment aussi délicat. Notamment la crise sécuritaire qui se fait de plus en plus persistante au Nord. C’est dire que la tâche sera des plus immenses, voire compliquée pour le jeune Tiéman. Mais bon ! IBK est le seul à pouvoir justifier ce choix. Les plus avertis ne sont guère surpris. Si surprise ils devraient avoir, c’est le fait que Tiéman Hubert ne soit pas dans le gouvernement ; qu’il n’ait pas de portefeuille ministériel. Ce qui semble inimaginable, puisque Ladji Bourama vient de le prouver, en le promouvant  à la Défense. Comme quoi, il tient au jeune Tiéman Hubert comme la prunelle de ses yeux. Pourquoi ? Nous ne saurions le dire.

Une chose est sûre, les Maliens retiennent une impression mitigée du passage de Tiéman au ministère des Domaines de l’Etat (qu’il occupait jusque-là). Les récentes protestations des femmes de la Direction nationale des Domaines- à propos de la directrice, Mme Sy Awa Diallo- et l’envahissement par celles-ci de son bureau (Tiéman) au ministère des Domaines, sont, entre autres, des indicateurs qui n’incitent pas à l’optimisme.

A.N’DJIM