Le président de la Rue publique nous a accordé une interview. C’était samedi dernier, à sa résidence privée de Sébénikoro, quelques heures, seulement, avant son départ pour Paris où, il devrait prendre part aux travaux de la 2eme edition du forum international sur la paix. Entretion. Sans concession.
Mr le président, les deux offensives lancées contre les bases terroristes ont été couronnées de succès.
Je suis content de vous l’entendre dire. Je suis heureux d’apprendre, aussi, que les instructions que j’ai données à la hiérarchie militaire soient appliquées à la lettre.
Le résultat est là : deux offensives à l’issues desquelles, les bases des terroristes ont été démantelées à Boulkessy et dans les forêts de Singuila et de Mokessi. Des armes, des munitions, des motos et des stocks de carburant et de céréales ont été saisis. Un chef terroriste, dont je tais le nom, a été arrêté.
Ces opérations vont-elles se poursuivre ou vont-elles s’arrêter là ?
Ces opérations se poursuivront sur toute l’étendue du territoire national. Nous allons traquer les terroristes jusque dans leurs chiottes, parole de Ladji Bourama.
Restés, jusque-là, loin du théâtre des opérations, les généraux iront-ils au front pour diriger les opérations ?
J’ai instruit à la hiérarchie militaire que tous les généraux aillent au front. Nombre d’entre eux sont déjà mobilisés. Les autres le seront dans les jours à venir, inchallah.
Des généraux ont-ils refusé de monter au front, parce qu’ils souffriraient de diabète, de tension ou d’ulcères gastriques ?
Par ces temps de guerre, aucun général de l’armée ne se la coulera douce à Bamako, pendant que les sous-officiers et les hommes de rang font la guerre. C’est fini ! Un général, c’est pour diriger les combats sur le théâtre des opérations. Et non pour rouler carrosse à Bamako.
Etes-vous sûr, Mr le président, que les généraux, habitués à une vie de luxe, accepteront d’être déployés sur le théâtre des opérations, sans murmures ?
De deux choses, l’une : ou ils accepteront de se déployer sur le théâtre des opérations ou ils seront mis à la retraite d’office.
En connaissez-vous qui auraient présenté des certificats médicaux pour ne pas être déployés sur le terrain ?
Pas à ma connaissance. Mais si de tels cas se présentent, je n’aurais d’autre choix que de les mettre à la retraite d’office.
Est-ce vrai, Mr le président, que les terroristes se débarrassent de leurs barbes pour passer inaperçus ?
Ce n’est pas impossible. Surtout, avec tous les revers qu’ils subissent sur le terrain. Une certitude quasi-absolue : la peur est en train de changer de camp.
Il paraît qu’Amadou Koufa et son mentor, Iyad Ag Ghali sont au bord de la crise de nerf. Aucun d’eux ne s’attendait à un tel revers de leurs hommes sur le terrain.
En fait, ils ne s’attendaient pas à l’intervention de l’armée de l’air, dont le soutien a été décisif dans les combats.
Donc, ils ne croyaient pas que l’armée disposait de Super-Tucano, capables de faire la différence ?
Je ne veux pas étaler le secret militaire à la face de nos ennemis. Mais, nous disposons de moyens aériens, capables de faire la différence. Nous n’attendons plus que les terroristes viennent massacrer nos soldats par traitrise, avant de se fondre dans la nature comme des fantômes. Désormais, nous irons les chercher où, qu’ils se trouvent pour les neutraliser.
La peur doit changer de camp. La peur va changer de camp. Et cela a, déjà, commencé.
Et les conditions de vie des soldats sur le terrain ?
J’ai donné des instructions fermes pour que leurs conditions de travail soient améliorées sur le terrain. C’est, je crois, ce qui est à l’origine de leurs succès sur le terrain.
Tous les Maliens doivent faire l’union sacrée autour de leur armée et de son chef suprême que je suis. Rien ne sera comme avant. Parole du « Kankélintigui », le seul, l’unique de la classe politique malienne.
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Canard Déchainé