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IBK : « les maliens doivent savoir ce qu’ils veulent : quand je les laisse faire ce qu’ils veulent, on m’accuse d’avoir perdu la main ; mais quand j’agis, ils me qualifient de dictateur en bonnet blanc »

Les interpellations opérées au sein des membres de l’opposition politique par les forces de sécurité sur instruction, disent-elles, des « autorités ». Ce que Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé appelle le « terrorisme d’Etat ».


Tel est l’unique sujet de cette interviou, imaginaire ou presque, qu’IBK nous a accordée. C’était, le week-end dernier, au Palais de Sébénikoro où, il nous a reçus, les bras ouverts. Interview. Sans détour.

Mr le président, les Maliens, surtout ceux affiliés à l’opposition, se disent victimes de ce que Tiébilé Dramé, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé, appelle le « terrorisme d’Etat ». Allusion faite aux arrestations opérées, ces derniers temps, dans les rangs de l’opposition par les forces de sécurité.

Henry Kissinger, ex-secrétaire d’Etat américain, disait dans une interview « même avec tous les ordinateurs du monde, on ne peut pas prévoir la réaction d’un Turc ». On peut en dire autant des Maliens.
Quand je laisse les Maliens faire ce qu’ils veulent, on m’accuse d’avoir perdu la main ; mais quand j’agis dans l’intérêt supérieur de la nation, on me qualifie de « dictateur ». Et mes actes de « terrorisme d’Etat ». Les Maliens doivent savoir ce qu’ils veulent.
On ne peut rien bâtir dans le désordre et l’anarchie. Tous les pays que nous envions, ont été bâtis dans l’ordre et l’application stricte des lois et règlements.
Alors, avant de me qualifier de « dictateur », et mes actions de « terrorisme d’Etat », ils doivent, à deux fois, se regarder dans la glace. Avant de sortir pareilles loufoques de leur bouche.

Est-ce que c’est sur votre instruction que Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri ont été libérés ?

Ils n’ont pas été ni arrêtés, ni libérés, sur mes instructions. Je me suis, toujours, fixé comme règle de ne jamais interférer dans les affaires de la justice. Je respecte la séparation des pouvoirs. C’est, d’ailleurs, pourquoi depuis que les magistrats sont en grève, je me suis gardé d’en parler. Je suis légaliste des pieds jusqu’au bonnet. Pas comme ceux-là qui se veulent légalistes, tout en piétinant les lois de notre pays.

Après l’enlèvement spectaculaire du président de l’ONG « El Farouk », Mr le président, les Maliens ont peur de tout et de rien…

Ah bon ? Qui l’a enlevé ?

Il aurait été cueilli, vers l’aube, à son retour de la mosquée, par des hommes armés et cagoulés, dit-on. Depuis, sa famille est sans nouvelles de lui. Avez-vous demandé aux forces de sécurité d’ouvrir une enquête ?

Même si c’est le cas, je ne vous le dirais pas.

Mr le président, pourriez-vous me garantir que j’arriverais chez moi sans être enlevé en chemin ?

Tout dépendra du contenu des questions que tu me poseras. Si ce sont de bonnes questions, tu n’auras rien à craindre ; par contre, si ce sont des questions impertinentes, comme tu en as l’habitude, là je ne peux rien te garantir.

Est-ce que depuis le début de cette interview jusqu’à maintenant, j’ai posé une seule question impertinente ?

Je vais te répondre comme un Normand : oui et non !

Je m’en excuse, Mr le président, ce n’était pas mon intention.

Trop tard, Le Mollah ! A moins que tu ne me fasses, ici et maintenant, la promesse de te conduire, dorénavant, comme un bon journaliste ; c’est à dire celui qui me caressera dans le sens du poil.

Je le jure !

J’en prends acte, Le Mollah. Mais fais gaffe, mon second et dernier mandat sera placé sous le signe du retour de l’ordre et de la discipline partout, sur toute l’étendue du territoire national.

Y compris à Kidal ?

Pas de question impertinente, Le Mollah. Tu viens, toi-même, de me le jurer devant moi, Dieu et mon cheval, qui t’en veut déjà de n’avoir pas tenu parole.
Alors, rentre chez toi, avant de commettre une autre gaffe.

Propos recueillis
 par Le Mollah Omar

Source: Canard Déchainé

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