Ibrahim Boubacar Keïta, ancien président du Mali, dès son retour de ses études en France, en 1986, s’est mis au service de son pays d’abord en qualité d’humanitaire et ensuite en qualité de ministre, de Premier ministre, de Président de l’Assemblée nationale et de Président de la République. Il fut un serviteur qui aura connu les vicissitudes du temps de l’interaction humaine.
Tantôt porté en hero, tantôt voué aux gémonies, IBK fut un acteur politique incontournable de ces 30 dernières années, même si son rôle est assez mineur dans les évènements de mars 1991. C’est entre 1994 et 2000, lors de son passage à la Primature qu’IBK se révèlera aux maliens. Premier ministre de mission, il permettra au pouvoir Alpha Oumar Konaré de se stabiliser avant que celui de l’ADEMA ne le déstabilise. Homme d’honneur et revendicateur devant l’éternel de sa fierté de maninka, IBK crée le RPM, son parti politique avec lequel il briguera 3 fois la magistrature suprême.
Le Kakenlétigui (l’homme à la parole unique), verra sa lutte couronnée en 2013, quand 77% des maliens électeurs lui accordent leur confiance. La suite de l’histoire est connue. 7 ans de mandat avec des réformes administratives majeures à son actif (les conditions de vie des fonctionnaires ont été revues à la hausse) mais avec aussi des tensions sociales fortes. En Août 2020, la rue et les militaires putschistes auront raison de son pouvoir. Depuis, ce sont des appels à une justice des vainqueurs.
C’est face à la justice qu’IBK fait office de dernier des Mohicans. Durant près de 20 ans avec une implication directe dans la gestion du Mali, IBK n’a pour ainsi dire aucun dossier sale face à la justice. Fait rare dans le microcosme politique malien.
Mami Wiakoye
Source: Bamakonews